© iStock

Se prélasser n’est pas fait pour les humains

Marie Gathon
Marie Gathon Journaliste Levif.be

La sédentarité n’est pas bonne pour la santé, on ne cesse de le répéter. Mais comment font ces animaux qui passent leur temps à dormir et sont pourtant capables des plus grandes performances physiques ?

Qui n’a jamais envié un chat passant sa journée à se prélasser tout en vous jetant un regard narquois ? Certainement celui qui a passé des mois à s’entrainer pour tenter de finir un marathon, l’épreuve physique ultime pour les amateurs de course à pied.

Pourtant, même le plus paresseux des chats domestiques serait capable de battre Usain Bolt à la course, si l’envie lui en prenait. « Les animaux font-ils du sport pour garder la forme ? », est la question un brin provocatrice à laquelle Lewis Halsey répond dans son livre récemment publié dans le Journal of Animal Ecology, rapporte le Courrier International.

L’entrainement serait-il la clé ultime de la performance physique ? Pas forcément, si l’on observe un peu la nature et les animaux les plus « paresseux ». « À l’issue de leur période d’hibernation, les ours noirs et bruns n’ont pas perdu un gramme de leur masse musculaire – alors qu’ils n’ont pas levé une patte pendant des mois. La bernache (un oiseau migrateur) fait encore mieux. Posée sur l’eau, elle ne se contente pas de rester en forme, elle renforce son coeur, développe ses muscles de vol et se retrouve finalement prête à s’envoler pour parcourir plusieurs milliers de kilomètres en seulement deux jours », détaille le Courrier International.

Pour comprendre pourquoi l’humain a besoin de fournir tant d’efforts pour rester en forme, il suffit de regarder son histoire. Contrairement aux oiseaux migrateurs ou aux ours, l’homme ne possède ni un signal physiologique qui l’intime de se remettre en forme au printemps, ni un substance capable de maintenir sa masse musculaire sans bouger le petit orteil.

C’est tout le contraire. Car pour l’humain, préserver sa masse musculaire demande énormément d’effort. « La vie de nos ancêtres était imprévisible. Ils devaient beaucoup courir pour se nourrir et pour échapper à des dangers, mais ils devaient aussi garder un minimum de masse musculaire, car leurs ressources alimentaires étaient limitées ».

De ce point de vue, le fait de perdre rapidement de la masse musculaire était un avantage, une façon de s’adapter. « La physiologie humaine a donc évolué de manière à fluctuer en fonction de la quantité de nourriture disponible. Une particularité qui nous distingue de presque tous les autres animaux », explique le chercheur Daniel Lieberman, biologiste de l’évolution à Harvard.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire