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Ramadan: comment jeûner sans mettre sa santé en danger?

A partir de ce mercredi et durant un mois, les musulmans pratiquants s’abstiendront de manger et de boire du lever au coucher du soleil. Une pratique éprouvante pour l’organisme. Voici quelques conseils à respecter pour passer un bon ramadan.

Manger très salé le soir:
Chaque soir durant un mois, la rupture du jeûne est un moment festif du ramadan. C’est aussi et surtout l’occasion de reprendre des forces après une journée sans eau ni nourriture. Il faut également préparer le lendemain. « Dans l’idéal, il faut manger très salé le soir, afin d’avoir soif en se levant le lendemain matin », explique le docteur Debrus. Ce médecin nutritionniste à Cergy, dans le Val d’Oise, poursuit en rappelant que « la déshydratation est un des principaux risques du ramadan. Si vous buvez beaucoup le soir, vous risquez de tout éliminer dans la nuit et de ne pas vous hydrater. En mangeant très salé, cela permet de tenir plus facilement jusqu’au soir suivant. »


Ne pas sauter (encore) un repas:
L’heure limite pour petit-déjeuner sera matinale durant un mois pour les musulmans pratiquants: 3h33. La tentation est donc grande pour de nombreux fidèles de sauter le repas et de se contenter du dîner du soir.
Grave erreur selon le docteur Debrus: « Il est important de faire deux repas, notamment pour l’hydratation. Si vous ne faites qu’un repas, il devient difficile d’éliminer les déchets du corps. Qui sont encore plus nombreux qu’à l’ordinaire lorsqu’on jeûne. »

Aménager son temps de travail:
Faire des pauses régulières, informer sa hiérarchie que l’on fait le ramadan sont indispensables selon le docteur Fabienne Billiaert, médecin généraliste dans le Nord. « Il faut aménager son temps de travail ou aménager la façon dont on fait le ramadan », résume-t-elle. Avant d’expliquer que « lorsque les journées sont particulièrement longues et chaudes comme en ce moment, c’est très compliqué, il faut faire attention. Il peut y avoir même du danger, si l’on est chauffeur de bus par exemple. » Pas d’alarmisme toutefois, si tous les conseils sont suivis et que le ramadan est fait dans les règles de l’art, « on peut très bien faire n’importe quel métier », rassure le docteur Billiaert.

Casser la diète avec des sucres lents:
Pendant la période de jeûne, le foie fabrique lui-même les sucres dont le corps a besoin. Ce processus, nommé néo-glycogénèse, produit de l’acétone. « Il est tout à fait normal de ressentir de violents maux de tête durant deux jours, après cela va un peu mieux », précise le docteur Fabienne Billiaert. Elle tient en revanche à faire une mise en garde: « il ne faut pas casser la diète brutalement et se jeter sur les sucres rapides au coucher du soleil. Il y a un risque de malaise ou de somnolence. Il vaut mieux consommer des sucres lents, qui permettent aussi une réhydratation plus efficace. De toute façon, cela fait partie des coutumes. »

Ne pas faire le ramadan si c’est dangereux:
Femmes enceintes ou allaitantes, vieillards ou encore personnes fragiles peuvent être dispensées de jeûne. « J’explique parfois à mes patients que le Coran interdit de se mettre en danger pour le ramadan », confirme le docteur Fabienne Billiaert, généraliste dans le Nord, à Déchy.

Selon elle, quelques catégories de malades notamment ne doivent absolument pas respecter le ramadan. Ce sont « les insuffisants rénaux, cardiaques et hépatiques. » Pour les autres personnes sous traitement, il est « souvent possible de réaménager la thérapeutique ». Prendre des médicaments n’est donc pas forcément incompatible avec le ramadan, à condition d’avoir anticipé et d’aménager les prises avec son médecin.

Julien Sartre

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