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Quel prix seriez-vous prêt à payer pour vivre une année de plus?

Stagiaire Le Vif

Nous aimerions tous pouvoir repousser la mort. Et si cela devient trop coûteux? La BBC a essayé de répondre à cette question en tentant d’estimer la valeur du prix de la vie.

La vie est tellement précieuse que cela semble idiot de vouloir mettre un prix dessus. Elle devrait être inestimable. C’est pourtant la question un peu morbide que les services de santé doivent inévitablement poser aux patients ou à leurs familles. Ils n’ont qu’un budget restreint par personne malade ou mourante et quand un nouveau médicament apparaît, ils doivent faire un choix. Il faut décider si les mois gagnés sur la mort « valent » le prix que cela coûte. Instinctivement, on répondrait que l’on veut faire tout ce qui est en notre pouvoir pour aider les personnes qu’on aime, quel que soit le prix à payer. Pourtant, la réponse n’est pas si facile.

Dominic Wilkinson, médecin en soin intensif à l’Université d’Oxford, s’est penché sur la question et a demandé aux gens de vraiment réfléchir à ce qu’ils seraient enclins à payer pour une vie plus longue.

Selon les propos du docteur rapportés par la BBC, les médicaments pour les maladies en phase terminale sont jugés sur deux critères: de combien ils augmentent la durée de la vie et la qualité de vie du patient. Une échelle est utilisée pour mesurer ces critères: la Quality Adjusted Life Year-saved (QALY ou espérance de vie ajustée selon la qualité de vie en français). Par exemple, un médicament qui prolongerait la vie d’une année, dans des conditions de vie de moitié moindre qu’auparavant, aurait le chiffre de 0,5 sur cette échelle.

Environ 40000 euros pour une année de plus

À partir de ces calculs, un service de santé peut calculer le prix du médicament en fonction de sa valeur. Le prix moyen serait donc entre 30000 et 45000 euros pour chaque année de vie supplémentaire. Des médicaments peuvent être exclus du traitement parce que trop chers.

D’après la BBC, certaines personnes voudraient pourtant voir ce prix diminuer afin d’investir davantage dans la recherche de médicaments pour les personnes atteintes de maladies en phase terminale. Pour le médecin Dominic Wilkinson, peu importe le prix, ce qui est important c’est d’aider les patients. Une étude réalisée à Singapour va dans ce sens puisqu’elle démontre que les gens seraient prêts à payer plus pour un accompagnement en soin palliatif à domicile que pour un médicament qui rallonge un peu la vie. D’autres reprochent encore à ces mois gagnés sur la mort d’être contre nature, car de tels médicaments repoussent les limites naturelles de la vie.

Beaucoup d’entre nous risque d’être confronté un jour à de telles décisions. Chacun, à n’importe quel âge, devrait réfléchir à la valeur de sa vie et à ce qui est fait pour qu’elle en vaille la peine.

E.D

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