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Près de la moitié des porteurs du VIH dans le monde l’ignorent

Le Vif

L’Organisation mondiale de la Santé a estimé mardi que près de la moitié des porteurs du VIH dans le monde ne savaient pas qu’ils étaient contaminés, et a lancé un appel pour un meilleur accès à l’autodépistage.

« Aujourd’hui, 40 % des personnes porteuses du VIH (plus de 14 millions) ne connaissent pas leur statut », a estimé l’OMS dans un communiqué en citant des chiffres de 2015.

Il s’agit d’une extrapolation basée sur le nombre de personnes testées positives au VIH et qui ne le savaient pas au moment du test.

La tendance est cependant en nette amélioration depuis dix ans grâce au dépistage. L’OMS indique en effet qu’entre 2005 et 2015, la proportion de personnes connaissant leur statut pour le VIH est passée de 12 % à 60 % à l’échelle mondiale.

Selon une étude publiée mardi par l’Union européennne, un porteur du VIH sur sept dans l’UE ignore son état.

L’insuffisance du nombre de diagnostics du VIH est un obstacle majeur à la mise en oeuvre de la recommandation de l’OMS préconisant de proposer le traitement antirétroviral (TAR) à toute personne séropositive.

Aujourd’hui, 80% des personnes ayant été diagnostiquées séropositives sont sous TAR.

Mais le Dr Margaret Chan, Directrice générale de l’OMS, a déploré que « des millions de personnes ayant le VIH ne bénéficient toujours pas du traitement indispensable qui peut également empêcher de transmettre le virus à autrui ».

« L’autodépistage devrait permettre à de nombreuses personnes de connaître leur statut et de savoir comment obtenir le traitement et l’accès aux services de prévention », a-t-elle souligné.

Grâce à l’autodépistage, les gens peuvent savoir en 20 minutes maximum, dans le confort de leur domicile, s’ils sont porteurs ou non du VIH, en utilisant leur salive ou un peu de sang prélevé sur un doigt.

En cas de réponse positive, l’OMS conseille toutefois d’aller faire un test de confirmation dans un dispensaire afin d’obtenir des informations sur la maladie et d’être orienté vers les services de prévention, de traitement et de soins.

« En proposant l’autodépistage du VIH, on peut donner aux gens les moyens de connaître leur statut et aussi de prévenir leurs partenaires et de les encourager à se faire également dépister », a déclaré le Dr Gottfried Hirnschall, Directeur à l’OMS du Département VIH/sida.

Il y a actuellement 23 pays qui ont des politiques nationales soutenant l’autodépistage, mais l’accès à ces tests dans la majeure partie du monde reste limitée, a averti l’OMS.

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