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Pourquoi on ne tient (presque) jamais ses bonnes résolutions ?

Stefanie Van den Broeck Journaliste Knack

Vous aussi vous avez formulé de bonnes résolutions il y a deux semaines ? Et entre-temps, vous ne fumez toujours pas, vous faites de l’exercice et vous avez déjà perdu quelques kilos ? C’est peu probable, et c’est humain. « L’enfant en nous prend souvent le dessus. »

Pour les distances courtes, je ne prends plus que le vélo. Je lis au moins un roman par mois. Cette année, je cours 500 kilomètres. Check. Check. Check. La nouvelle année a commencé mais toutes ces bonnes résolutions risquent d’être restées toujours intactes. C’est-à-dire : j’ai fait beaucoup de vélo, j’ai lu la moitié d’un roman et j’ai couru 10 kilomètres. Mais il me semble très peu probable que je puisse dire la même chose le 31 décembre. C’est lié au « syndrome des faux espoirs » explique Roos Vonk, professeur de psychologie sociale (Université Radboud de Nimègue). Il est frappant de voir combien de personnes formulent chaque année les mêmes résolutions et échouent encore et encore. Chaque année, en janvier, elles ont la ferme intention de perdre des kilos. Elles inventent des explications (« l’année dernière, j’étais dans une relation difficile, alors j’ai cédé trop vite à la tentation »), nourrissent des attentes irréalistes et font chou blanc à chaque fois. Parce que le petit enfant qui est en elles prend le dessus encore et encore. »

La perte de poids n’est pas un exemple choisi au hasard : c’est une intention populaire, mais malheureusement presque vouée à l’échec. Parce que contrairement à arrêter de fumer, par exemple, on ne peut pas arrêter de manger. De plus, il y a d’autres embûches, selon Vonk. « Dans notre société, nous sommes confrontés en permanence à des aliments malsains, nous avons un instinct primitif pour dévorer les aliments gras et sucrés et physiquement c’est tout simplement difficile. Quand on se met soudainement à manger moins, le corps se met en mode économique. C’est pourquoi très peu de gens parviennent à perdre du poids structurellement. » D’après Vonk, il y a deux options. On peut décider qu’un mode de vie sain tout au long de sa vie ne convient pas et se fixer plutôt un objectif réaliste. Une demi-heure d’exercice par jour, par exemple. Mais il y a aussi la deuxième option : renforcer sa volonté.

Une douche froide

On a de plus en plus de mal à avoir de la volonté, raconte Vonk. « Dans les années cinquante, avoir du ‘caractère’ était encore important. Il fallait faire des choses désagréables, car c’était bon pour le caractère. C’est quelque chose qu’aujourd’hui nous avons désappris. Tout doit être amusant. Je conseille simplement aux gens de s’entraîner à supporter l’inconfort : prendre une douche froide, par exemple. « On se sentira peut-être mal, mais on n’en meurt pas ». La recherche montre qu’entraîner sa volonté a même un effet de débordement. « On a demandé à des cobayes de suivre un programme d’exercices physiques. Plus ils participaient longtemps, moins ils fumaient et à mangeaient mal, par exemple. Ils faisaient même la vaisselle plus souvent immédiatement après le dîner. Cela montre que la volonté est un muscle que l’on peut entraîner. »

Pour ceux qui restent convaincus de ses bonnes intentions, Vonk prodigue quelques conseils supplémentaires. De loin le plus important: commencez tout de suite. L' »illusion du plus tard » est très tenace. Nous pensons tous que plus tard – la semaine prochaine, le mois prochain, l’année prochaine – nous serons une meilleure version de nous-mêmes avec plus de temps, d’énergie et de volonté. C’est absurde. Essayez justement d’être gentil envers votre futur vous-même. Celui-ci désire exactement les mêmes choses que votre moi actuel. La recherche montre qu’il est utile de regarder des « images futures » manipulées de soi-même. C’est ainsi qu’on crée un lien avec son futur soi et que l’on se sent plus motivé, par exemple, pour l’épargne-pension ou pour arrêter de fumer ». De plus, il est important de réaliser que le chemin vers un meilleur soi-même est semé d’embûches. En adaptant votre environnement, vous pouvez vous aider vous-même. Vous voulez perdre du poids ? Alors, allez au restaurant avec des gens qui choisissent toujours les plats les plus sains du menu. »’. Et enfin un dernier conseil ultime : Tetris. Ceux qui sont dépendants – que ce soit à la cigarette, au sucre ou aux réseaux sociaux – ressentent souvent une envie irrésistible. En jouant à un jeu vidéo comme Tetris pendant un moment, on se concentre sur autre chose et l’envie disparaît automatiquement. Veillez toutefois que Tetris ne devienne pas une nouvelle dépendance. Et si c’est le cas, vous aurez pour une nouvelle bonne résolution pour 2023.

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