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« Pas de vaccins contre Ebola avant plusieurs années »

Le Vif

« Nous travaillons sur un vaccin contre le virus Ebola mais il ne sera pas disponible avant plusieurs années », a déclaré mardi à l’agence Belga Pascal Lizin, le directeur belge des affaires gouvernementales et publiques du groupe pharmaceutique GlaxoSmithKline (GSK).

« Il faut éviter de créer de faux espoirs », a-t-il ajouté. L’entreprise dément ainsi les propos tenus samedi sur les ondes de RFI par le directeur du département des vaccins et immunisation de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), selon lesquels le vaccin de GSK pourrait être mis sur le marché courant 2015. « Après cette déclaration, nous invitons à la prudence. Notre vaccin contre Ebola est toujours au stade pré-clinique, c’est-à-dire qu’il n’a pas été testé sur les hommes », insiste Pascal Lizin. Même si les autorités de la santé activaient des mesures d’urgence, l’échéance de 2015 semble irréaliste pour le directeur de GSK.

Habituellement, le processus de développement d’un vaccin dure entre 10 et 15 ans. GSK a acquis le vaccin expérimental contre Ebola en 2013, lors de son rachat de la firme biopharmaceutique suisse Okairos. En collaboration avec le centre national de recherche sur les vaccins des Etats-Unis, GSK a déjà effectué des études pré-cliniques et espère lancer les premiers essais cliniques cette année. Une phase primordiale puisqu’elle vise à vérifier l’innocuité du produit sur des sujets sains, à tester son efficacité et à déterminer la dose optimale.

« Nous considérons Ebola comme un problème de santé publique », assure Pascal Lizin, qui précise que les sites de GSK à Wavre et Rixensart ne sont pas impliqués dans la recherche sur le virus apparu au Congo en 1976.

A l’heure actuelle, il n’existe aucun vaccin homologué contre la maladie provoquée par ce virus. Plusieurs traitements préventifs sont cependant en cours de développement, dont celui de GSK et un autre élaboré par Crucell, une firme du groupe pharmaceutique américain Johnson & Johnson.

De la même manière, aucun traitement curatif n’est actuellement commercialisé. Le comité d’experts réuni lundi par l’OMS a néanmoins approuvé l’emploi de médicaments non homologués au vu de la situation en Afrique de l’Ouest. Du ZMapp, un sérum expérimental de la société américaine Mapp Biopharmaceutical testé uniquement sur les animaux, y a déjà été envoyé. Des doses ont été administrées à deux soignants américains contaminés qui semblent actuellement guéris, mais ce produit n’aura pas permis de sauver le missionnaire rapatrié en Espagne décédé mardi.

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