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Parasites: ces souvenirs empoisonnés de vos vacances à l’étranger

Le Vif

Le paludisme est la parasitose la plus connue et l’une de celles que vous avez le plus de chances de ramener de vos vacances dans un pays exotique. Mais ce n’est pas la seule, loin de là.

Il y a des souvenirs de vacances que l’on aimerait ne jamais ramener. Dans vos bagages, en plus des babioles et tee-shirts colorés habituels, se trouve peut-être une anguillule ou un schistosome. Un de ces tout petits parasites qui entraînent des maladies parfois graves.

Peu courants en Belgique – si l’on excepte la douve du foie que l’on peut ingérer sur le cresson sans y prendre garde – les parasites sont généralement des rencontres de voyages. « On les trouve dans les zones tropicales ou inter-tropicales », confirme le parasitologue spécialiste du paludisme, Philippe Eldin de Pecoulas.

En Afrique

Le palu

L’Afrique est certainement le continent où le risque de revenir avec un hôte indésirable est le plus grand. La zone subsaharienne en particulier. « Les conditions pour que le principal vecteur des parasitoses – le moustique – y prolifère, sont réunies plus souvent qu’à l’ordinaire », explique Philippe Eldin de Pecoulas.

Transmise par cet insecte, une maladie en particulier concentre beaucoup de craintes en raison de sa prévalence et de sa dangerosité: le paludisme. Cette maladie a fait 655 000 morts en 2010 selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Ses symptômes, fièvres, frissons et vomissements sont à prendre très au sérieux et à traiter très vite. En France, une vingtaine de personnes décèdent chaque année de cette maladie. Des remèdes existent mais leur rareté dans les pays en développement n’empêche pas la grande mortalité de la maladie.

La maladie du sommeil

Le « palu » n’est pourtant pas la seule menace qui guette le voyageur de ces latitudes. La maladie du sommeil, par exemple, est endémique des régions subsahariennes. « Le trypanosome [son nom scientifique, ndlr] est répandu par la mouche tsé-tsé », rappelle Philippe Eldin de Pecoulas. Après avoir été piqué, le malade ressent d’abord des douleurs articulaires et des maux de tête violents. Puis, vient la phase neurologique avec des troubles du sommeil, du cycle biologique et enfin de la confusion et des difficultés d’élocution. Non traitée, la maladie est mortelle.

Comment se prémunir

A l’exception du paludisme, il n’existe aucun traitement préventif contre les parasitoses. Seuls une bonne hygiène, le port de chaussures lors de passages dans l’eau et une bonne protection contre les insectes peuvent protéger de ces maladies.

Le schisotosome

Dans cette région du monde, on trouve bien d’autres maux, comme celui causé par un ver rond, le schistosome. Il provoque chez ses victimes des diarrhées et des urines sanglantes. Le ver, qui prolifère dans les eaux stagnantes, s’invite sous la peau des victimes puis navigue dans le réseau sanguin jusqu’au foie. Selon l’OMS, « au moins 243 millions de personnes ont eu besoin d’un traitement en 2011 ». Néammoins, les traitements sont efficaces.

En Amérique latine

La maladie de Chiagas

Même s’il en concentre beaucoup, le continent africain n’a pas le monopole de ce type d’infections. L’Amérique du Sud revendique plusieurs spécificités sur ce terrain médical, dont la maladie de Chagas. Un insecte peu connu, le triatome, transmet la maladie en piquant l’homme. Cette infection, parfois mortelle, détruit le muscle cardiaque. « La phase chronique apparaît après 10 à 20 ans d’infection silencieuse. Des lésions irréversibles peuvent toucher le coeur », détaille l’Institut Pasteur qui appelle à la mobilisation sur ce sujet. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) huit millions de personnes seraient aujourd’hui atteintes de ce mal. Le traitement n’est efficace que s’il est pris peu après l’infection.

En Asie

Schistomose

Tous les continents sont atteints par la schistomose. En Asie, la plus redoutable se trouve dans le fleuve Mékong. « La destruction du foie est quasi-systématique » en cas d’infection prévient Philippe Eldin de Pecoulas. Le syndrôme est constitué de fièvre et peut laisser des séquelles telles que la paralysie des membres inférieurs.

En Océanie

Elephantiasis

Plus étrange mais non moins inquiétant est l’éléphantiasis, causé lui aussi par un parasite: un ver de type nématode. Cette affection fait grossir les membres à l’excès, les déformant et donnant son nom à la maladie. « Le ver est transmis par une mouche, c’est la spécificité océanienne avec une forme de palu qui sévit dans certaines régions uniquement », précise Philippe Eldin de Picoulas. Il existe des traitements antibiotiques et une hygiène très rigoureuses des plaies de l’éléphantiasis permet de fortement les réduire.

Et en Europe aussi

Et que ceux qui ne quittent pas le continent européen ne se croient pas prémunis pour autant. La « maladie des mains sales » ou amibiase, causé par un parasite protozoaire présent dans les selles frappe jusqu’en Espagne. Toute l’Europe du Sud est concernée. Difficile décidément, de ne faire que de bonnes rencontres en vacances.

Par Julien Sartre

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