On donne trop de médicaments aux bébés

Près de la moitié des nourrissons belges se voient administrer des médicaments contre l’asthme. La pneumologue pédiatrique Kris De Boeck estime que c’est beaucoup trop. « Les parents et médecins doivent faire preuve de plus de patience en cas de rhumes ».

Quatre bébés belges sur dix consomment des médicaments contre l’asthme, souvent sous forme d’inhalateur ou d’aérosol. C’est ce que révèle le journal De Morgen.

D’après la pneumologue pédiatrique Kris De Boeck (UZ Leuven), on prescrit beaucoup trop de médicaments aux petits enfants qui souffrent de simples infections des voies respiratoires. Pendant deux ans, De Boeck a suivi la consommation de médicaments d’enfants de moins de deux ans à l’aide de données de la Mutualité Chrétienne. Au total de Boeck a analysé les données de 900.000 nourrissons.

Les antibiotiques et les remèdes contre l’asthme augmentent la résistance aux médicaments

« Je comprends que les parents soient inquiets quand leurs enfants toussent. Mais ils doivent être plus patients lorsque leurs enfants sont enrhumés et les médecins doivent établir un diagnostic précis et prescrire les remèdes corrects. »

D’après De Boeck, les remèdes destinés aux voies respiratoires sont trop souvent combinés aux antibiotiques, ce qui peut mener à une résistance. « Près de trois quarts des enfants qui prennent des antibiotiques avant trois ans, se voient également administrer des remèdes contre l’asthme. »

Les généralistes en faveur de directives

L’association de généralistes Domus Medica plaide en faveur de directives plus concrètes pour les généralistes. Maaike Van Overloop, la présidente de l’association, explique qu’il existe déjà une directive qui conseille de commencer le traitement seulement après trois semaines de toux persistante. Pour les rhumes aigus, il n’y a pas de règles. « Nous remarquons que les parents veulent remédier à cette toux. Nous sommes conscients que la toux est un symptôme innocent. »

Selon Van Overloop, beaucoup de petits enfants sont suivis par des pneumologues spécialisés. « En tant que généralistes, nous ne voyons les enfants que vers l’âge de six ans ».

EA

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