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Obésité : la chirurgie efficace à long terme pour les ados

Le Vif

La chirurgie bariatrique permet une perte de poids importante et à long terme chez les adolescents souffrant d’obésité morbide, même si une nouvelle intervention est parfois nécessaire, indiquent deux études publiées vendredi dans la revue spécialisée The Lancet Diabetes & Endocrinology.

On parle d’obésité pour un indice de masse corporelle (IMC) situé entre 30 et 40 et d’obésité morbide au-delà de 40. L’IMC est calculé en tenant compte du poids et de la taille, un IMC de 40 correspondant par exemple à une personne mesurant 1,60 m et pesant 103 kilos.

L’obésité morbide touche environ 4,6 millions d’enfants et d’adolescents aux États-Unis.

Mais aucune étude n’avait encore examiné les effets à long terme d’une chirurgie bariatrique chez les adolescents, alors même que cette chirurgie est de plus en plus fréquemment pratiquée.

L’opération intervient après l’échec de tous les régimes et lorsque la vie du patient est en jeu en raison des facteurs de risque associés à l’obésité comme le diabète ou l’hypertension artérielle.

Plusieurs techniques existent, mais les auteurs des deux études se sont contentés d’étudier les adolescents ayant fait l’objet d’un « bypass » gastrique, une opération consistant à « court-circuiter » une grande partie de l’estomac.

La première étude a porté sur 58 adolescents américains âgés de 13 à 21 ans dont l’IMC moyen a été réduit de 58,5 à 36 un an après l’intervention.

A l’issue d’un suivi moyen de huit ans, leur IMC s’était stabilisé à 42, soit une perte moyenne de poids de l’ordre de 30% (environ 50 kilos) par rapport à leur poids avant l’intervention. Dans le même temps, le pourcentage de diabétiques est tombé de 16 à 2%, d’hypertendus de 47 à 16% et de ceux souffrant d’un cholestérol trop élevé de 86 à 38%.

Seuls effets secondaires notables, une réduction de leurs niveaux de vitamine D ou de vitamine B12 ainsi qu’une anémie résultant d’une moins bonne absorption alimentaire.

La seconde étude, portant sur 81 adolescents suédois dont l’IMC moyen avoisinait les 43 avant l’intervention, montre également une perte de poids de l’ordre de 28% au bout de 5 ans ainsi qu’une diminution notable des cas d’hypertension et d’hypercholestérolémie, et une « rémission » des cas de diabète.

Mais un quart d’entre eux ont dû être réopérés par la suite pour des complications telles que des occlusions intestinales ou des calculs biliaires.

Par ailleurs, 64% manquaient de vitamine D, qui joue un rôle essentiel dans la fixation du calcium par l’organisme, et 32% présentaient une anémie au bout de cinq ans, selon cette étude.

« Si certains patients ont dû faire face à des complications, ceux qui n’ont pas été opérés continuent souvent à prendre du poids, ce qui entraîne des risques pour leur santé tout au long de leur vie » relève le Dr Torsten Olbers de l’Université suédoise de Göteborg.

Dans un commentaire joint aux études, le Pr Geltrude Mingrone de l’Université catholique de Rome relève que « seule la chirurgie bariatrique peut entraîner une perte de poids aussi importante avec une reprise relativement faible avec le temps ».

Mais comme cette chirurgie peut avoir un impact sur la croissance, il est important, selon elle, que des recommandations définissent à partir de quel âge elle doit être pratiquée chez l’adolescent.

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