Cancer: la piste oubliée © DR

Nouvelle stratégie contre le cancer agressif

Le Vif

Une nouvelle approche consistant à combiner l’immunothérapie au traitement photodynamique contre le cancer avancé.

Une étude en laboratoire réalisée au Centre médical de l’université de Leyde (LUMC) aux Pays-Bas fait état de l’efficacité de l’immunothérapie en combinaison avec le traitement photodynamique (PDT) pour éradiquer des tumeurs établies. Cette approche entraîne une importante destruction des tumeurs locales et une forte réponse immunitaire systémique contre la maladie. Les conclusions de cette étude ont été communiquées sur internet avant leur publication dans le numéro du 6 novembre 2015 de la revue médicale Clinical Cancer Research.

« Cette étude constitue un premier pas » souligne le professeur Ferry Ossendorp, investigateur principal de l’étude, avant de rajouter, « Nous mettons actuellement au point d’autres études précliniques dans le but d’obtenir l’acceptation clinique en Europe occidentale. » L’étude a été menée par le Dr Ossendorp aux côtés de Jan Willem Kleinovink, doctorant auprès du département d’immunohématologie et transfusion sanguine du LUMC, en étroite collaboration avec le Dr Clemens Lowik, rattaché au centre médical universitaire Érasme de Rotterdam.

Les chercheurs se sont concentrés sur la combinaison de deux thérapies établies, la PDT et l’immunothérapie, afin d’éradiquer les tumeurs agressives. La PDT utilise un agent spécial, ou photosensibilisateur, qui déclenche en combinaison avec l’oxygène et la lumière des réactions qui détruisent les tumeurs de manière sélective et les rendent plus vulnérables au système immunitaire. En effet, l’immunothérapie incorpore diverses stratégies visant à tirer profit de différents parties et mécanismes du système immunitaire.

« Cette combinaison active une réponse immunitaire ample et efficace contre les tumeurs établies. Nous avons même constaté la disparition des tumeurs distantes chez certains animaux », a souligné le Dr Ossendorp.

L’agent photosensibilisant utilisé dans le cadre de cette étude était le Bremachlorin, un agent non toxique dérivé de la chlorophylle qui capture et transmet l’énergie de la lumière à des fins thérapeutiques. La stratégie d’immunothérapie retenue était axée sur un vaccin basé sur des peptides qui active le système de type lymphocyte T contre le cancer.

L’étude de Leyde a utilisé deux types de modèles tumoraux : les lymphomes agressifs et la forme agressive de cancer du col de l’utérus. Il a été montré que la combinaison Bremachlorin-PDT ralentissait significativement la croissance des tumeurs chez les animaux testés. Par ailleurs, l’administration de la PDT combinée à un vaccin à base de peptides a favorisé la guérison complète d’un tiers des souris, à savoir la disparition totale du cancer.

De plus, chez tous les sujets testés la guérison s’est accompagnée d’une immunité complète contre le même type de cancer. Enfin, le traitement combiné des tumeurs primaires a entraîné l’éradication des tumeurs secondaires distantes ou des métastases. Cette découverte remarquable exige une étude plus approfondie, a précisé le Dr Ossendorp. Les maladies métastatiques sont la principale cause de mortalité par cancer.

Les chercheurs ont conclu que la combinaison Bremachlorin-PDT, conjointement au vaccin à base de peptides, a activé une réponse immunitaire contre les tumeurs malignes agressives dans le corps tout entier. Dans le rapport rédigé pour la revue Clinical Cancer Research, les chercheurs ont souligné que la stratégie photoimmune combinant l’immunothérapie à la Bremachlorin-PDT offre « une nouvelle stratégie de traitement viable contre le cancer avancé ».

Le Bremachlorin® est approuvé pour un usage clinique en Russie (sous le nom de Radachlorin®) et détient l’approbation conditionnelle en Corée du Sud depuis 2006. Des études précliniques se déroulent à l’heure actuelle aux Pays-Bas dans le but d’obtenir son approbation en Europe. « Une fois nos études précliniques finalisées, nous espérons mener des études cliniques chez les patients cancéreux dans l’UE pour obtenir l’homologation de cette thérapie combinée dans l’UE », a indiqué le Dr Ossendorp.

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