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Nouvel éclairage génétique sur les origines de l’obésité

Des chercheurs ont identifié des gènes clé dans le métabolisme contrôlant le mécanisme qui brûle ou emmagasine les graisses de l’organisme.

Une découverte qui pourrait aboutir à une nouvelle approche pour traiter l’obésité, selon eux. Ces scientifiques, notamment du Massachusetts Institute of Technology (MIT), dont les travaux sont publiés jeudi dans la version en ligne du New England Journal of Medicine, rappellent que 44% des populations européennes sont génétiquement prédisposées à l’obésité car porteuses de la variation génétique FTO découverte il y a quelques années par des chercheurs britanniques.

Mais on ignorait jusqu’ici le mécanisme d’action de cette variante, appelée le gène de l’obésité, soulignent-ils. « Des études précédentes ont tenté de découvrir le lien entre la mutation génétique FTO et la régulation de l’appétit ou la propension à faire de l’exercice et le contrôle du cerveau », explique Melina Claussnitzer, professeur au département des sciences informatiques du MIT, un des co-auteurs.

« Mais des analyses de plus d’une centaine de tissus adipeux humains et de différents types de cellules de graisse indiquent l’absence de lien avec le cerveau, et que le mécanisme génétique réside principalement dans des cellules des tissus adipeux, pas le cerveau », ajoute-t-elle. Les chercheurs ont prélevé de nombreux échantillons de tissus adipeux chez des personnes avec la variante génétique FTO et d’autres qui n’en n’étaient pas porteuses. Ils ont constaté une activité accrue de deux gènes distants IRX3 et IRX5, contrôlés par FTO.

Une plus forte expression de l’un des deux gènes entraîne une modification du métabolisme qui, au lieu de brûler de l’énergie, à savoir des graisses, les emmagasine, entraînant une prise de poids et l’obésité. Ces scientifiques ont pu aussi montré qu’il est possible de manipuler ce mécanisme génétique pour inverser l’accumulation de poids. Ils ont ainsi évalué les effets de neutraliser l’activité du gène IRX3 sur l’ensemble du métabolisme et du poids du corps en agissant sur le gène équivalent dans les graisses de souris.

Le métabolisme de ces rongeurs a rapidement augmenté entraînant une nette perte de poids et ce sans changement de leur niveau d’activité physique ou de leur appétit. « L’impact sur l’organisme a été spectaculaire », selon Melina Claussnitzer. « Ces souris sont devenues 50% plus minces que celles du groupe de contrôle et elles n’ont pris aucun poids même avec un régime alimentaire plus riche en graisse, brûlant plus d’énergie même dans leur sommeil, ce qui indique une modification drastique de leur métabolisme », précise-t-elle. Les résultats montrent que ce mécanisme génétique agit comme une commande centrale du stockage ou de la consommation d’énergie dans l’organisme, concluent ces chercheurs.

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