© ISTOCK

Morton, le syndrôme qui fait mal aux pieds

Vous souffrez atrocement des pieds lorsque vous marchez ou restez debout longtemps ? Et s’il s’agissait d’un névrome de Morton ?

Touchant des femmes dans au moins les trois quarts des cas, le névrome de Morton serait dû à une compression des pieds dans des chaussures trop serrées, ainsi qu’au port de hauts talons. Mais il pourrait aussi résulter de l’épaississement et de la cicatrisation des tissus qui entourent les nerfs au niveau des orteils (en particulier entre le 3e et le 4e orteil). Ce qui est certain, c’est qu’il s’agit d’un névrome, à savoir une tumeur bénigne qui se développe sur un nerf.

Résultat : à la marche, l’on sent des décharges violentes, une sensation de brûlure intense à la base des orteils, et l’impression d’avoir un caillou dans la chaussure.  » Voilà plusieurs années que j’avais mal. Je pensais que je devais me résoudre à payer pour des années de port de talons hauts lorsque j’étais adolescente, confie Catherine, 47 ans. J’ai donc subi sans savoir qu’il y avait un traitement possible. « 

Diagnostic facile

Les médecins généralistes, ainsi que des spécialistes du pied connaissent bien le problème, comme le Dr Jérôme De Muylder, chirurgien orthopédique à la clinique Parc Léopold à Bruxelles.  » Il faut d’abord une bonne anamnèse : examiner les pieds du patient, sa façon de marcher, tenter des points de pression et voir où se situe la douleur. La nature de la douleur doit aussi être décrite par le patient, ainsi que les circonstances dans lesquelles elle se déclare. Ensuite, si nécessaire, on envisage une radio, voire une échographie pour s’assurer qu’il n’existe pas d’autre problème, comme une bursite sur les métatarses.  »

Lorsque le diagnostic de névrome de Morton est posé, il existe des solutions pour le traiter.

Des semelles à l’opération

 » Tout d’abord, il faut conseiller au patient de porter des chaussures qui ne compriment pas l’avant du pied. Et pour les patientes, éviter les hauts talons. Des semelles orthopédiques adaptées peuvent aussi s’avérer utiles dans un premier temps. Si ces mesures ne suffisent pas, des infiltrations d’anti-inflammatoires, notamment de cortisone, peuvent désenflammer le nerf en cause. L’effet doit être immédiat « , poursuit le Dr De Muylder.

Mais dans près de la moitié des cas, ces mesures ne sont pas suffisantes et la douleur persiste. Vient alors l’option chirurgicale.  » Dans ce cas, c’est l’ablation du nerf enflammé qui s’impose. Le patient aura alors une perte de sensibilité à ce niveau, mais cela n’aura aucun effet négatif sur sa mobilité. «  L’intervention ne dure que quelques minutes et est réalisée en hôpital de jour.

Carine Milliard

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire