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Médicaments :  » les catégories de Test-Achats sont simplistes et contestables « 

Marie Gathon
Marie Gathon Journaliste Levif.be

Quelque 43 % des médicaments n’ont pas démontré leur efficacité totale, selon une étude de l’association de consommateurs Test-Achats. Il faut cependant relativiser ces résultats, selon Jean-Michel Dongé, expert en pharmacovigilance et directeur du Département de pharmacie de l’Université de Namur.

43 % des médicaments mis sur le marché ne seraient pas totalement efficaces, selon Test-Achats. Faut-il s’inquiéter ?

Non. Les chiffres rapportés par cette étude sont déjà connus par les professionnels de la santé. La seule originalité de cette étude est de classifier les produits en différentes catégories : efficace, utilité limitée, utilité contestable et à déconseiller. Ces catégories sont trop simplistes et contestables.

Certains produits sont sur le marché depuis les années 70 ou 80 et du coup ne répondent pas aux normes d’efficacité actuelle, mais ce n’est pas pour ça qu’ils ne sont pas efficaces.

Les 3 % de médicaments entrants dans la catégorie « à déconseiller » doivent-ils être retirés du marché ?

Non. Cette classification est réductrice, car elle ne fait pas de différence entre les catégories de la population. Or, les patients ne sont égaux face aux risques liés à un médicament. Par exemple, un médicament ne sera pas recommandé pour des patients souffrants de problèmes cardiovasculaires, tandis qu’il sera très efficace pour ceux qui n’ont pas ce problème.

Le défaut de cette étude c’est qu’elle met tous les patients dans le même panier, alors que chaque cas est différent.

Le médecin a donc un rôle important à jouer dans l’évaluation des risques ?

Oui. C’est à ça que servent les professionnels de la santé, médecins et pharmaciens. Il faut instaurer un rapport de confiance entre le patient, le médecin et le pharmacien.

Si le patient doit poser des questions lorsqu’il achète un médicament, il doit également communiquer : dire s’il suit déjà un traitement, s’il a déjà une pathologie, etc. D’autre part, les professionnels doivent tenir compte de l’état de santé du patient avant de prescrire ou de vendre un médicament. Il faut renforcer la collaboration entre le patient et les professionnels de la santé.

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