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Maltraitance infantile: Les 18 recommandations du KCE pour mieux la détecter

Face à l’ampleur relativement méconnue de la maltraitance infantile en Belgique, le Centre Fédéral d’Expertise des Soins de Santé (KCE) a présenté dimanche 18 recommandations pour améliorer la détection des cas.

Parmi les propositions, le KCE veut mettre l’accent sur la prévention, une attention particulière aux enfants de moins de trois ans, une meilleure formation des intervenants à la détection des risques et des signaux d’alarme, la mise en place de protocoles d’action clairs et concrets, et une adaptation du secret professionnel.

Le KCE insiste sur la nécessité d’une bonne coordination de la prise en charge de la maltraitance infantile – répartie entre les différents niveaux de pouvoirs – et souhaite que le sujet soit porté à l’agenda de la Conférence interministérielle santé publique: « il y a de bonnes raisons de penser que la maltraitance infantile est sous-détectée dans notre pays. Pour améliorer cette situation, il est important de faciliter la collaboration entre les différents secteurs – et les différents niveaux de compétence – concernés. »

Parmi ses recommandations, le KCE insiste sur la prévention qui doit commencer « dès avant la naissance. » « Identifier les familles vulnérables et les accompagner durant des périodes cruciales comme la grossesse, l’accouchement et le début de la parentalité permet de réduire les risques. » Le centre recommande également de porter une attention particulière aux enfants de moins de 3 ans, vulnérables, dépendants et n’ayant pas accès à des structures protectrices comme l’école.

Le KCE met l’accent sur la formation du personnel concerné, comme dans les crèches. Selon les données du centre, « seuls 2 à 3% des signalements de maltraitance infantile (ou de présomptions) proviennent de médecins généralistes. En tout, le secteur de la santé est à l’origine d’environ 20% des signalements en Flandre, et de 9% dans la partie francophone du pays. » Le KCE pointe donc la nécessité de renforcer les compétences des soignants pour la détection précoce et le diagnostic. Mais aussi de mettre en place des « protocoles d’actions obligatoires qui décriraient clairement les démarches à entreprendre chaque fois qu’une suspicion se fait jour. »

Enfin, le KCE demande de débloquer davantage de moyens pour les services spécialisés comme SOS Enfants et les Services d’Aide à la jeunesse ainsi que de prévoir des places en plus dans les centres de réadaptation pour l’observation de longue durée, l’accueil et la prise en charge d’enfants victimes de maltraitances.

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