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Maggie de Block à l’ONU pour vanter les bonnes pratiques belges dans la lutte contre la tuberculose

Caroline Lallemand
Caroline Lallemand Journaliste

La ministre belge de la Santé Maggie De Block a, tout comme le Premier ministre, traversé l’Atlantique cette semaine pour se rendre à l’ONU. A son agenda : la présentation des bonnes pratiques belges sur la lutte contre la tuberculose.

L’épidémie de tuberculose est loin d’être d’être éradiquée. Cette maladie infectieuse est toujours la plus meurtrière au monde. En 2017, environ 10 millions de personnes l’ont développée selon un rapport récent de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Pour y faire face, les états membres des Nations unies ont livré mercredi une déclaration politique appelant à une éradication de l’épidémie d’ici 2030, en marge de l’assemblée générale de l’institution à New York. La ministre de la Santé publique Maggie De Block a présenté l’approche belge, considérée comme des « bonnes pratiques » par l’OMS dans ce domaine.

En Belgique et dans d’autres pays riches, l’infection est sous contrôle depuis de nombreuses années grâce à des antibiotiques efficaces, mais un millier de nouveaux cas sont déclarés chaque année.

«  En Belgique, chaque personne qui est présente sur le territoire belge, cela concerne donc aussi les sans papiers ou les personnes sans sécurité sociale, a accès à un diagnostic gratuit et un traitement pour la tuberculose à travers un mécanisme de financement spécial dans l’esprit de la couverture de santé universelle », a exposé la Ministre.

Un plan d’accompagnement individuel

Dans son discours, Maggie De Block avance qu’il y a 5 ans, le taux de traitements qui avaient réussi était toujours assez décevant et les abandons de traitement étaient élevés (environ 12%). Depuis, une approche « adaptée à chaque patient » a été mise en place, avec un plan d’accompagnement individuel et un réseau de prestataires de soins pour chaque patient. Parallèlement, une incitation financière, telle que des tickets de bus, a été introduite afin de motiver le patient à poursuivre le traitement. La tuberculose touche en particulier les populations précaires en milieu urbain ainsi que les personnes d’autres nationalités.

Résultat, s’enthousiasme Maggie De Block: la Belgique a vu de réelles améliorations après avoir introduit ces mesures. Le taux de réussite du traitement a augmenté à 87,4% atteignant la norme internationale pour la première fois et la proportion de patients qui a abandonné le traitement a diminué de 12 à 6%. La ministre insiste sur l’importance d’une couverture santé universelle dans la lutte contre la tuberculose et spécialement pour les groupes les plus vulnérables.

Signature d'une alliance avec le Canada sur les maladies mentales.
Signature d’une alliance avec le Canada sur les maladies mentales. © Belga

Dans le cadre de la 73ème Assemblée des Nations Unies, Maggie De Block a également abordé la problématique des maladies mentales aux côtés de Cynthia Germanotta qui n’est autre que la maman de la chanteuse et artiste Lady Gaga, co-fondatrice de la fondation Born This Way, une association dont la mission est d’encourager tout individu dans l’expression et l’affirmation de soi. Elle a signé dans ce cadre une alliance avec le Canada et l’Equateur. En venant à l’ONU, la ministre a l’ambition de « montrer que notre petit pays fait aussi des avancées dans de nombreux domaine. On parle toujours des grandes nations mais nous aussi, nous pouvons montrer ce que nous réalisons de bien », nous a-t-elle confié après avoir signé cette alliance.

Caroline Lallemand, au siège des Nations Unies, à New York

La tuberculose à travers le monde

La tuberculose est une maladie contagieuse qui s’attaque habituellement aux poumons, mais parfois aussi à d’autres parties du corps, comme les reins, les ganglions et les os. Autrefois, la tuberculose était souvent mortelle et on lui donnait le nom de « consomption ». De nos jours, le traitement par antibiotiques permet d’en guérir.

La tuberculose est l’une des dix principales causes de mortalité dans le monde et a tué quelque 1,6 million de personnes l’an dernier, selon les chiffres de l’OMS. L’organisation a officiellement enregistré 6,4 millions de cas, mais estime le nombre de personnes qui ont développé la maladie à 10 millions en raison des cas non reportés ou sous-diagnostiqués. Les cas ont été rapportés dans tous les pays et les classes d’âge.

Deux tiers d’entre eux l’ont cependant été en Inde, en Chine, en Indonésie, aux Philippines, au Pakistan, au Nigeria, au Bangladesh et en Afrique du Sud. Les pays à revenus élevés ont une prévalence plus faible de la maladie, avec seulement 6% du nombre total de cas signalés dans les Amériques et en Europe.

Le taux de mortalité due à la tuberculose diminue d’environ 3% par an, et la meilleure estimation de la réduction globale est de 42% entre 2000 et 2017. « Pour la plupart des pays cependant, la ‘fin’ de la tuberculose en tant qu’épidémie et problème de santé publique majeur demeure une aspiration plutôt qu’une réalité », selon le rapport. L’objectif des Nations unies est pourtant d’éliminer la maladie d’ici 2030.

(Avec Belga)

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