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Lune de sang: pourquoi vous avez mal dormi cette nuit

Caroline Lallemand
Caroline Lallemand Journaliste

Cette nuit a eu lieu dans notre ciel un évènement rarissime : une Super Lune doublée d’une éclipse lunaire. Cet évènement a troublé le sommeil de pas mal de personnes et pas seulement celui des amateurs d’astronomie qui se sont levés pour observer l’astre. Explications.

La Lune s’est totalement éclipsée cette nuit. A 4h11, le satellite terrestre, parfaitement aligné avec le Soleil et la Terre, a disparu, privé des rayons solaires. Il est réapparu à 5h23 teinté de rouge. Si certains passionnés d’astronomie ont fait le pied de grue toute la nuit pour observer ce phénomène rare, d’autres personnes, restées dans leur lit, ont eu du mal à trouver le sommeil ou ont passé une nuit fort agitée. C’est un fait désormais prouvé : la pleine lune affecte le sommeil. Une étude suisse publiée dans la revue scientifique Current Biology, l’a démontré pour la première fois en 2013.

La recherche était destinée, au départ, à mesurer les différences de sommeil selon le genre et l’âge sur une trentaine de volontaires. Les résultats ont ensuite été réévalués au regard des cycles de la lune. Tous les facteurs externes – lumière, température, statut hormonal – ont été strictement contrôlés par les chercheurs. De plus, les personnes observées ne voyaient pas la lune et ne connaissaient pas la phase de son cycle.

Selon les auteurs de cette étude, pendant quelques jours autour de la pleine lune, l’intensité du sommeil profond, qui est le plus réparateur, diminue de 30 %. Les ondes cérébrales ne baissent pas autant que les autres nuits et notre cerveau se repose donc moins. Les chercheurs ont aussi remarqué que les sujets mettent, en moyenne, 5 minutes de plus à s’endormir et que la durée totale de leur sommeil est réduite de 20 minutes.

Une horloge interne réglée sur les cycles de le lune

Les chercheurs de l’université de Bâle après avoir réalisé des tests sanguins ont aussi découvert que la pleine lune influence la production de mélatonine, c’est-à-dire « l’hormone du sommeil » qui joue un rôle crucial dans le cycle veille sommeil », explique Sylvia Frey, l’une des auteurs de l’étude, cité sur le site Ouest-France.fr.

A ce jour, il ne s’agit encore que d’hypothèses. Les scientifiques s’accordent toutefois sur l’existence d’une horloge interne « circalunaire », réglée sur les cycles de la lune. De la même manière que nous possédons une horloge circadienne, basée sur 24 heures. « Cela pourrait être un vestige de temps très anciens », ajoute Sylvia Frey.

La baisse du taux de mélatonine pourrait aussi s’expliquer par une exposition à plus de luminosité avant le coucher, comme c’est le cas également lors de l’exposition à la lumière bleutée des écrans de tablettes ou de smartphones. Cette luminosité plus forte produite par la pleine lune perturberait ainsi le rythme circadien et enduirait une plus faible production d’hormone du sommeil. Reste à savoir pourquoi certaines personnes dorment comme des marmottes les nuits de pleine lune et d’autres se retournent sans cesse dans leur lit.

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