© istock

Les somnifères doivent être « la toute dernière option »

La ministre de la Santé, Maggie de Block, a présenté jeudi à Bruxelles une nouvelle campagne destinée à sensibiliser les patients et les prestataires de soins aux risques liés aux calmants et somnifères. Ceux-ci doivent être « la toute dernière option », a-t-elle affirmé.

La Belgique est championne en matière de consommation de somnifères et calmants, avec plus de 1,25 million de doses unitaires de benzodiazépines, substances anxiolytiques, délivrées chaque jour, souligne Maggie de Block. « Nous prenons traditionnellement trop de médicaments: trop d’antibiotiques, trop d’antidouleurs mais aussi trop de somnifères et calmants. »

Selon la dernière enquête de l’Institut scientifique de santé publique (ISP) sur le sujet, qui remonte à 2013, près d’un Belge sur huit de plus de 15 ans a recours à un médicament afin de mieux dormir ou à des calmants. Leur consommation augmente avec l’âge, et principalement chez les femmes. Or, ces comprimés « n’offrent pas de solution durable, ils agissent uniquement sur les symptômes ».

« Nous voulons sensibiliser aux risques pour la santé », ajoute la ministre. « On se dit que ce n’est qu’une pilule pour dormir, mais il s’agit d’un vrai médicament qui a une influence sur le cerveau et peut avoir d’importantes conséquences. » De nombreux effets secondaires peuvent apparaître, comme des troubles de mémoire et de concentration, de la confusion ou encore un risque accru de chutes chez les personnes âgées.

La campagne veut attirer l’attention sur les alternatives, telles qu’une alimentation saine, un bon rythme de sommeil, une activité physique régulière ou un accompagnement spécifique. « Les somnifères et les calmants peuvent être utiles pour certaines personnes, mais conjugués à un traitement non médicamenteux, à une dose contrôlée et ce pendant une période limitée », insiste Maggie de Block.

L’affichage de ce contenu a été bloqué pour respecter vos choix en matière de cookies. Cliquez ici pour régler vos préférences en matière de cookies et afficher le contenu.
Vous pouvez modifier vos choix à tout moment en cliquant sur « Paramètres des cookies » en bas du site.

Les médecins, qui sont en première ligne, semblent conscients du problème et désireux d’inverser la tendance. En témoigne leur intérêt pour un module de formation par internet, déjà suivi par près de 2.000 médecins. Cette plateforme d’e-learning met notamment l’accent sur les techniques d’entretien préconisées et l’importance de l’empathie.

De leur côté, les pharmaciens ont aussi un rôle à jouer, estime Alain Chaspierre, président de l’Association pharmaceutique belge. Le pharmacien, souvent confronté à des patients « qui viennent d’emblée exprimer leurs problèmes », peut donner des conseils relatifs à l’hygiène de vie ou l’architecture du sommeil. Les préparations magistrales, soit des médicaments préparés « sur mesure », peuvent aussi aider un patient à entreprendre un sevrage, en réduisant les doses de manière progressive.

Des discussions sont par ailleurs en cours avec l’Agence fédérale des médicaments et des produits de santé (AFMPS) concernant la composition des boîtes de médicaments, afin par exemple de ne plus placer 20 comprimés lorsqu’un somnifère ou calmant peut créer une dépendance à partir de 14 jours, indique la ministre de la Santé.

Contenu partenaire