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Les joggeurs modérés vivent plus vieux

Courir représente une épreuve pour le coeur, comme on peut parfois le deviner à la vue des joggeurs arrêtés sur le bord de la route, à bout de souffle. Pourtant dans une certaine mesure, courir est bon pour la santé et ajouterait même des années aux années.

Dès son apparition au début des années 70, le jogging a suscité des discussions passionnées au sujet des risques qu’il entraîne pour le système cardiovasculaire. Lorsqu’un joggeur meurt au cours de son effort, il y a toujours des détracteurs pour commenter : « Vous voyez comme le jogging est dangereux : encore un mort. » Il faut dire que des gourous ont provoqué ce genre de réaction en affirmant que le jogging « protège contre la calcification des artères », ce qui a été fortement critiqué et a discrédité, par la même occasion, les bienfaits attribués au jogging. La controverse n’est d’ailleurs toujours pas morte, alimentée surtout par des affirmations erronées de personnes peu informées.

Six années gagnées

La course à pied est une activité intensive. Même à un rythme lent, la consommation énergétique peut vite grimper à 6 fois celle du repos : courir mobilise en effet les plus importants groupes musculaires du corps. Le fait que la course est tellement exigeante pour le coeur explique aussi pourquoi les infarctus restent une cause importante de mortalité chez les joggeurs de plus de 40 ans. (2) Cependant, le risque de mourir d’une maladie cardiovasculaire est plus grand chez le sédentaire. Mais il est vrai que l’on ne parle pas des victimes de crise cardiaque dans leur fauteuil ou qu’on retrouve mortes dans leur lit le matin…

La Copenhagen City Heart Study (3) montre clairement à quel point la course à pied est favorable au système cardiovasculaire. En comparaison avec l’ensemble des décès prématurés sur une période de 35 ans, ce risque est environ 44 % inférieur chez les coureurs que chez les non-coureurs. Calculé en années, cela revient à dire que les joggeurs étudiés dans cette population de Copenhague vivent en moyenne 6 ans de plus que leurs concitoyens qui ne courent pas.

Même lentement

Certaines personnes en tirent cependant plus de bénéfices que d’autres, et cela dépend surtout de leur façon de courir. Et là aussi, des idées préconçues vont tomber !

La durée : courir entre 1 h et 2,4 h par semaine procure le plus grand bénéfice, avec une diminution de 40 % du risque de décès prématuré. Le gain n’est plus que de 14 % chez ceux qui courent plus de 4 h par semaine.

• Le rythme : les coureurs lents sont les grands gagnants, avec une diminution de 63 % de leur risque de décès prématuré. Un rythme moyen réduit ce risque de 47 %. Par contre, et c’est important de le savoir, chez les coureurs rapides, il augmente de 22 %.

• La fréquence : courir au maximum 3 fois par semaine diminue de 60 % le risque de décès. Mais si l’on court plus souvent, le risque cette fois augmente de 24 %.

« Pour avoir un impact positif sur la santé, un effort doit être suffisamment intense, explique Peter Schnohr. L’intensité a plus d’importance pour la santé que la durée de l’effort. Mais ce que l’on sait moins, c’est qu’elle est très vite d’un niveau suffisant : même en courant lentement, la santé a déjà tout à y gagner. Par contre, rien ne prouve que le jogging intensif est meilleur, même si c’est toujours mieux que ne pas courir du tout. »

Mieux pour le coeur

Courir fait également chuter le nombre d’infarctus fatals de près de 70 % chez les hommes et probablement de 50 % chez les femmes – ce dernier chiffre est plus incertain, à cause du petit nombre de coureuses dans l’étude. Le jogging diminue également le risque de décès par maladie respiratoire, cancer ou accident vasculaire cérébral.

Par Jan Etienne

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