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Les hommes souffrent aussi du baby blues

Marie Gathon
Marie Gathon Journaliste Levif.be

Tout comme les femmes, les hommes peuvent souffrir de dépression post-partum après la naissance de leur enfant, selon une nouvelle étude.

Publiée dans le Journal scandinave de Psychologie, l’étude affirme que 8 % des hommes seraient touchés par ce type de dépression dans l’année qui suit la naissance d’un nouveau-né. Chez les femmes, ce taux est estimé entre 13 et 19 %, mais il serait sous-estimé selon l’Association américaine des psychologues.

Pour les hommes, la fréquence de la dépression paternelle du post-partum varie fortement d’une étude à l’autre. Certains chiffres estiment qu’elle touche plus de 25 % des hommes dans les 3 à 6 mois suivant l’accouchement de leur compagne.

Le fait qu’il n’y ait pas d’évaluation universelle de la dépression post-partum chez les hommes – et aucun consensus sur la façon dont la maladie devrait être définie – contribue probablement à ces résultats divergents.

Selon les experts, ce sont globalement les mêmes facteurs qui peuvent mener à la dépression du post-partum chez l’homme que chez la femme : l’épuisement, le changement radical de mode de vie, le temps pour soi qui diminue drastiquement, le manque d’énergie et d’argent. Les hommes subiraient également des changements hormonaux aux moments où ils deviennent pères, même si c’est dans une moindre mesure comparé aux femmes.

Par contre, la maladie de ne manifeste pas de la même manière chez les hommes qui deviennent irritables, agités, moins tolérants au stress et manquent de contrôle d’eux-mêmes.

En plus de cela, la plupart des nouveaux papas ne sont jamais examinés pour une dépression : « Dans la plupart des pays, on ne leur demande même pas comment ils se sentent », explique Elia Psouni, professeure agrégée de psychologie du développement à l’Université de Lund.

Les chercheurs ont également constaté que très peu de pères osaient demander de l’aide à leur entourage. Un tiers des pères déprimés ayant participé à l’étude ont même affirmé avoir pensé à se faire du mal, mais très peu en avaient parlé à un médecin ou un infirmier. Parmi ceux qui ont été classés comme modérément à sévèrement déprimés, 83% n’avaient partagé leurs souffrances avec personne.

« Dire que vous vous sentez déprimé est un tabou », explique Psouni. « En tant que nouveau parent, on s’attend à ce que vous soyez heureux. De plus, ajoute-t-elle, la recherche montre que les hommes sont déjà plus réticents que les femmes à demander de l’aide pour des problèmes de santé mentale ».

Les recherches ont également montré que, même si les femmes suédoises sont dépistées huit semaines après l’accouchement, beaucoup ne parlent toujours pas de leurs symptômes à leur médecin. Aux États-Unis, beaucoup de nouvelles mamans ne reçoivent aucun dépistage de la dépression post-partum.

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