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Le travail de nuit est-il mauvais pour la santé ?

Marie Gathon
Marie Gathon Journaliste Levif.be

Si certaines personnes s’accommodent très bien du travail de nuit, ce n’est pas forcément le cas de leur corps. À long terme, le travail nocturne pourrait avoir des conséquences plus ou moins néfastes sur la santé, selon une enquête de la BBC.

De nos jours, de nombreuses professions amènent les employés à travailler régulièrement durant la nuit. Si certains s’en accommodent facilement, c’est plus difficile pour d’autres. Selon une étude canadienne relayée par la BBC, 40 % des travailleurs de nuit souffrent d’une sorte de trouble du sommeil. Cela dépendrait de la capacité du corps à s’adapter au changement d’horaire. En régime de nuit, la sécrétion d’hormones du sommeil (mélatonine) se fera au petit matin plutôt que le soir pour ceux qui parviennent à s’adapter. Cela change considérablement le bien-être des personnes soumises à ce rythme de travail.

Mauvaise hygiène de vie

Même si dans certains cas le corps est capable de s’adapter, cela ne signifie pas pour autant qu’il n’y aura pas de conséquences sur la santé à long terme. La BBC constate que pour les personnes travaillant la nuit, il est plus difficile de manger sainement et d’avoir une activité physique régulière. En effet, la nuit nous aurions tendance à préférer manger quelque chose de « réconfortant » et de plus gras. De même qu’il est difficile de s’imaginer partir à la salle de sport après une nuit de garde alors que de nombreux travailleurs de jour font du sport après leure journée de travail.

Hypertension et problèmes cardiaques

Des chercheurs ont également découvert que quand les pilotes de ligne travaillent en shift du matin ou du soir, ils ont un taux plus élevé de cortisol (hormone du stress) au réveil et en sécrètent davantage tout au long de la journée. À long terme, cela pourrait mener à des problèmes cardiaques et de l’hypertension artérielle.

Diabète et cancer

Une étude de l’université du Surrey, en Angleterre, révèle qu’après seulement trois nuits de travail, l’expression des gènes peut être perturbée. Les gènes s’activent donc au mauvais moment de la journée. Environ 6 % de nos gènes sont programmés pour fonctionner à certains moments. Différentes études montrent également qu’après cinq semaines de travail de nuit, les personnes montraient une mauvaise régulation du taux de glucose et certains changements métaboliques pouvant augmenter le risque de diabète et d’obésité à long terme.

Il a également été prouvé qu’il y a plus de risque de cancer du sein chez les femmes travaillant en régime nocturne.

Les chercheurs sont pourtant aujourd’hui incapables de dire quels individus sont les plus susceptibles d’être affectés par ce régime de travail. Ce qui est certain, c’est que les personnes travaillant en horaires décalés doivent essayer de manger le plus sainement possible, faire de l’exercice et être attentives aux symptômes précoces des maladies citées ci-dessus.

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