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Le trafic d’organes a le vent en poupe sur Facebook

Stagiaire Le Vif

Il ressort d’une enquête menée par la presse britannique qu’un nombre non négligeable de personnes dans le besoin se sont tournées vers Facebook pour proposer leurs organes à la vente.

Un journaliste du Sunday Post s’est récemment fait passer pour le frère d’une patiente en attente de greffe hépatique et a placé une annonce sur Facebook dans l’espoir d’y dénicher un donneur. En moins d’une semaine, 11 réponses lui sont parvenues, dont certaines d’aussi loin que l’Inde et le Mexique. L’une d’elles proposait le rein en échange de 30 000 livres (environ 36 000 euros), une autre venait d’un jeune papa de 22 ans qui espérait, avec l’argent de la vente, pouvoir regagner son pays d’origine avec sa fiancée.

Dans la plupart des pays, les dons d’organes proviennent de patients décédés ou de parents compatibles avec le receveur. Malheureusement, il n’y a pas assez de donneurs pour le nombre de patients en attente de greffe dans le monde et nombre d’entre eux meurent avant d’être transplantés. En désespoir de cause, certaines personnes se tournent ainsi vers le commerce illégal d’organes.

D’après un rapport de l’OMS de 2012, plus d’un organe – principalement des reins – est ainsi acquis toutes les heures dans le monde.

Mais, si ce commerce illégal permet d’éviter les listes d’attente interminables, il soulève évidemment d’énormes questions éthiques.

Selon le magazine américain Psychology Today, les organes de ce marché noir peuvent ainsi provenir de personnes qui vivent dans la misère et ont désespérément besoin d’argent, de directeurs de pompes funèbres qui passent des accords avec des trafiquants ou, dans le pire des cas, de victimes du trafic d’êtres humains, enlevées ou prostituées de force.

C’est pourquoi le Human Tissue Act, loi régulant les dons d’organes au Royaume-Uni, interdit la vente et l’achat d’organes sur le territoire, et que pratiquement tous les pays disposent de lois équivalentes.

Afin de lutter contre le trafic d’organes, une seule solution donc : sensibiliser la population à la réalité des « donneurs » du marché noir et encourager un maximum de personnes à s’enregistrer comme donneurs par voie légale.

En 2012, Facebook avait ainsi, et paradoxalement, lancé, en collaboration avec Donate Life America, une campagne afin d’encourager ses utilisateurs à devenir donneurs.

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