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Le syndrome post-vacances ou pourquoi partir en vacances ne sert à rien

Muriel Lefevre

Vous venez tout juste de revenir de vacances. Vous devriez être reposé et frais comme un gardon. Mais non, vous avez l’énergie d’une huître et le moral dans les chaussettes. Il est fort à parier que vous souffrez du syndrome post-vacances. Explications.

Près d’un fonctionnaire belge sur deux ne serait pas suffisamment reposé après ses vacances. Au Royaume-Uni, ils seraient même deux travailleurs sur trois à éprouver du stress rien qu’à l’idée de retourner travailler.

Ce peu d’enthousiasme, voire cette angoisse à retourner au travail, serait la faute à un syndrome qui se définirait par « un sentiment général d’inconfort causé par une incapacité à s’adapter au travail après les vacances« , comme l’explique le professeur de psychologie Humbelina Robles Ortega de l’Université de Grenade dans De Morgen.

Il se manifesterait par des symptômes comme la fatigue, un manque de concentration, une irascibilité, par des insomnies, des palpitations ou encore de l’indifférence. « Mais surtout un profond sentiment de vide« , précise Robles Ortega.

Un avis pas vraiment partagé par le professeur Michiel Kompier, spécialisé dans la psychologie en entreprises. « Il ne faut pas faire de tout un problème psychologique. Rien d’étonnant à ce que les gens aient du mal a être confronté au quotidien et son rythme alors que pendant quelques semaines ils pouvaient flâner à leur guise. Ils perdent un sentiment de liberté et c’est cela qui peut stresser certaines personnes. »

Le plaisir des vacances est un sentiment des plus éphémères

Croire que des vacances rechargent pour de bon est de toute façon une erreur. « Beaucoup de plaisir si vite envolé ». Kompier et ses collègues ont publié une étude qui montre que le sentiment d’être en vacances n’atteint son pic qu’après 8 jours, alors qu’il faut moins d’une semaine pour que celui-ci se soit complètement évaporé une fois de retour. D’autres études vont dans le même sens: les vacances n’auraient pas d’effet sur le long terme. En vacances, on se sent bien. Une fois revenu, ce sentiment s’en va très rapidement.

Et si tout ça n’était pas déjà suffisamment triste, diverses études montrent que là où on serait le plus heureux, ce serait juste avant les vacances. L’expectative de vacances bien méritées serait beaucoup plus satisfaisante que les vacances proprement dites. En plus, il semblerait que la longueur des vacances ou le lieu de villégiature n’aient que peu d’impact. En gros, que vous passiez vos vacances dans un pays tropical ou dans le fond de votre jardin, cela ne changerait rien: une fois revenu, c’est comme si vous n’étiez jamais parti.

Kompier précise tout de même, toujours dans De Morgen, que le principal pour que les vacances soient réussies, c’est que vous ayez pu faire ce que vous aviez prévu. Soit pour certains des vacances ultras sportives et pour d’autres la crêpe en bord de piscine. Car, après tout, les vacances, c’est aussi et surtout être à nouveau maître de son temps et avoir l’impression, ne fût-ce que quelques jours, d’avoir le contrôle de sa vie. Et puis ceux qui ne partent jamais en vacances ont tendance à mourir plus vite. Et surtout, même éphémères, les vacances, c’est chouette.

En conclusion, pour l’année prochaine (puisque là vous avez pratiquement éclusé tous vos congés), l’idéal est de morceler vos congés en plusieurs longs week-ends par exemple. Cela permet de multiplier d’autant le plaisir expectatif. Celui qui est le plus satisfaisant de tous.

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