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Le mal du pays, une nostalgie qui frappe aussi les adultes en vacances

Celine Bouckaert
Celine Bouckaert Journaliste au Vif

À en croire le quotidien néerlandais Algemeen Dagblad, la nostalgie ou mal du pays ne frappe pas seulement les enfants, les adultes aussi peuvent en souffrir et certains en tombent même malades.

Cela peut paraître difficile à imaginer, mais les personnes atteintes ne voient plus les plages de sable fin et les plats délicieux qui leur font de l’oeil. La nuit elles ne ferment pas l’oeil, et le corps déréglé, elles comptent les jours qui les séparent de leur retour à la maison.

Le mal du pays ne se manifeste pas qu’en vacances, il apparaît aussi après un déménagement, et touche également les immigrants, les étudiants Erasmus ou les sportifs. Interrogée par Algemeen Dagblad, la psychologue Miranda van Tilburg explique que le mal du pays est un désir intense d’être chez soi quand on n’est pas chez soi. Et c’est un sentiment considéré comme indésirable.

Elle ajoute que ce n’est pas l’absence d’habitudes qui joue un rôle. « Je vis aux États-Unis et parfois j’ai très envie de croquettes. Mais quand j’en trouve, je suis de nouveau contente. C’est donc différent.  » Et ce n’est pas parce qu’à certains moments, on a envie de retrouver son propre lit qu’on est frappé par la nostalgie.

Troubles physiques

Les patients atteints d’une forme grave de nostalgie éprouvent des troubles physiques en voyage. Ils ne dorment pas, ne mangent pas, et certains sont prises de fièvre. Professeur à l’Université de Tilburg, Ad Vingerhoets étudie le stress et les émotions depuis des années. Pour lui, le mal du pays n’est certainement pas de la comédie et certaines formes touchent à la dépression réactionnelle qui peut survenir après un traumatisme.

« En ce sens, la nostalgie est comparable au deuil et au chagrin d’amour, où l’on perd une personne. Certains historiens prétendent même qu’aux 17e et 18e siècles, et probablement aussi au 19e, plus de soldats sont morts de mal du pays que de blessures subies au combat, même si c’est difficile de prouver qu’ils sont vraiment morts de maladie », explique Vingerhoets.

Selon lui, la nostalgie peut même empêcher de se rétablir d’une maladie grave. « Je connais l’histoire d’une femme hospitalisée qui ne se remettait pas parce qu’elle voulait rentrer. Heureusement, son médecin traitant a compris la situation, et une fois chez elle, elle s’est rapidement rétablie ».

Pour faire disparaître ce sentiment, un remède: rentrer à la maison. Heureusement, il y a moyen d’alléger les troubles. En parler est un bon début, car cela permet de bénéficier d’un soutien émotionnel. Et comme la nostalgie se manifeste surtout aux moments calmes, au réveil par exemple, il est judicieux de se changer les idées un maximum.

Paracétamol

Et si les comprimés contre le mal de pays n’ont pas encore été inventés, il existe une étude qui affirme que le paracétamol soulage. « J’en ai prescrit à une femme qui rêvait de partir trois semaines en Norvège. Mais son mari souffrait tellement du mal du pays qu’après quelques jours il devait rentrer d’urgence. De temps en temps, il sentait monter le mal du pays. Il prenait du paracétamol pour réprimer sa tristesse. Il a tenu les trois semaines. »

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