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Le « co-dodo », premier facteur de mort subite chez les nourrissons

Caroline Lallemand
Caroline Lallemand Journaliste

Le « co-dodo » ou sommeil partagé, est le premier facteur de mort subite chez les bébés, particulièrement chez les nourrissons, selon une étude américaine parue ce lundi.

Pour des raisons de facilité, quand la mère allaite et désire avoir son bébé à portée de mains ou simplement quand un nouveau-né a du mal à s’endormir seul dans son lit, de nombreux parents ont recours dans les premières semaines de vie de leur nouveau-né au « co-dodo » aussi appelé « co-sleeping » en anglais. La pratique est vieille comme le monde et après avoir été un moment délaissée, elle revient en force depuis les années 2000 en Europe et aux Etats-Unis avec les techniques de maternage proximal et l’encouragement à l’allaitement.En pratique, le bébé dort directement dans le lit, entre les parents ou d’un côté du lit. Un lit spécial co-dodo peut aussi être fixé près de la maman pour qu’il dorme « à part », tout en étant proches d’elle.

Les avantages du co-dodo sont multiples tant pour les parents que pour leur bébé: facilité pour l’allaitement, suivi rapproché du rythme du bébé (faim, besoin de câlins,…), nuits plus sereines pour le nourrisson dont l’environnement est plus rassurant et même, meilleure estime de soi dans le futur comme l’explique Claude-Suzanne Didierjean-Jouveau, auteur de l’ouvrage Partager le sommeil de son enfant (Editions Jouvence) : « Plusieurs études prouvent que dormir avec ses parents dans la petite enfance renforce plus tard l’estime de soi et aide même à l’âge adulte à trouver un bon équilibre psychologique et affectif. »

Risque élevé des morts subites

Pourtant, cette pratique qui a ses fervents défenseurs, n’est pas sans danger pour le nourrisson. Une récente étude publiée dans le journal Pediatrics aux Etats-Unis avance que quelque 69 % des bébés victimes de mort subite dormaient avec un adulte dans le même lit lorsqu’ils sont décédés.

L’étude se fonde sur des statistiques publiques regroupées à travers 24 Etats américains entre 2004 et 2012 et concernant 8.207 morts de jeunes enfants durant leur sommeil. Les chercheurs ont noté que les statistiques étaient différentes selon que les nourrissons étaient âgés de moins de trois mois ou âgés de 4 à 12 mois. Quelque 73,8 % des nourrissons âgés de moins de trois mois victimes de mort subite faisaient du « co-sleeping », contre 58,9 % des bébés de 4 à 12 mois. Les bébés plus âgés retrouvés morts dans leur sommeil étaient le plus souvent sur le ventre, avec une couverture ou des peluches à proximité d’eux. Et l’académie américaine des pédiatres de recommander aux parents de faire dormir leur bébé sur le dos, sur une surface ferme, dans un berceau absent de coussins, couettes ou autres peluches, à côté de leurs parents, mais pas dans le même lit afin d’éviter tout risque d’étouffement.

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