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Le chewing-gum et ses nombreuses vertus

Le Vif

Le chewing-gum a de nombreux bienfaits. Ce petit bout caoutchouteux tellement décrié peut parfois être une aide utile, même sur le plan médical. Qui l’aurait crû ?

Pour prévenir les otites

Chez les enfants de moins de 12 ans qui ne sont pas particulièrement sujets aux infections aiguës des voies supérieures, mâcher régulièrement du chewing-gum réduit leur risque d’otite de 25 %. Pour cela, ils doivent consommer des chewing-gums au xylitol (édulcorant naturel qui remplace le sucre), 5 fois par jour après les repas et les mâcher durant au moins 5 minutes ! L’effet est dû non seulement au xylitol en soi, mais aussi à l’effet mécanique du mâchouillement, lorsque l’on ouvre et serre régulièrement les mâchoires. Par contre, mâcher du chewing-gum lorsque l’otite est déjà installée ne semble pas avoir d’effet sur la durée de la maladie.

Le chewing-gum pour maigrir ?

Une étude a donné quelques espoirs aux personnes en surpoids, en affirmant que le simple fait de mâcher faisait consommer entre 8 et 14 kcal par heure, en pratiquant 100 mastications par minute. Cela équivaudrait à brûler environ 5 kg de graisse par an. Mais qui passe ses journées à mâchouiller ? La vraie question est de savoir si mâcher un chewing-gum avant le repas ou quand la faim se fait sentir réduit l’envie de grignoter, l’appétit ou la prise de nourriture. Le débat n’est pas clos. Dernièrement, une autre étude a conclu que les chewing-gums à la menthe incitent à manger plus sucré, et qu’ils rendent le goût des aliments « salés » (comme les légumes) et des fruits moins agréables. Et en fin de compte, si les mastiqueurs mangeaient moins, ils mangeaient plus calorique !

Contre la dépression

Les personnes qui souffrent d’une dépression légère à modérée sous antidépresseurs semblent bénéficier davantage du traitement. Mais attention : le chewing-gum n’a pas un effet contre la dépression en soi, mais il permet de réduire certaines plaintes, comme la perte d’appétit ou les flatulences qui jouent sur le bien-être… Son effet préventif sur la dépression n’est pas démontré, ni dans l’amélioration des dépressions sévères.

Bon pour les dents, à condition…

Depuis que le sucre a été remplacé par le xylitol (E967) ou le sorbitol (E420), les chewing-gums protègent les dents contre la plaque dentaire et les caries. Les gommes qui combinent ces deux édulcorants présentent le plus d’avantages. Il semble en effet que le xylitol modifie la flore buccale, maîtrisant certains types de streptocoques (dont le mutans streptococci) impliqués dans la formation de la plaque dentaire. Produite en moindre quantité et adhérant moins aux dents, celle-ci provoque moins de caries. Par ailleurs, le xylitol stimule la production de salive, dont l’un des rôles est tout de même de lutter contre les dégâts que les aliments peuvent provoquer sur l’émail dentaire et de le reminéraliser. Mieux : les jeunes mamans qui consomment régulièrement des chewing-gums ou bonbons au xylitol protègent leur enfant des caries jusqu’à l’âge de 6 ans. Quand bébé se trouve dans ce que l’on appelle la « fenêtre d’infection » de la mère à l’enfant (lorsque l’enfant a de 19 à 31 mois environ), âge où les mères ont tendance à « rincer » dans leur bouche la tétine tombée à terre ou encore à partager des aliments et couverts, elles font bénéficier des propriétés protectrices du xylitol à leur enfant ! Quant aux chewing-gums au fluor, pas la peine de les acheter pour protéger les enfants. Le seul bénéfice est relevé chez les adultes, avec une protection augmentée de 25 %…

Dans tous les cas, il ne faudra tout de même pas s’imaginer qu’il suffira de mâcher à longueur de journée des chewing-gums sans sucre pour se protéger des caries : la brosse à dents et le dentifrice ont encore de beaux jours devant eux !

Effet antistress ?

Le chewing-gum a été testé chez des étudiants d’université. Les grands consommateurs ressentent moins de stress, estiment que leur humeur est améliorée et qu’ils travaillent mieux.
Chez les animaux, il a été constaté que la mastication induit un effet antistress par une diminution des taux de catécholamine, qui joue le rôle de neurotransmetteur. Chez l’homme aussi, la mastication est régulée par une population de neurones et des réseaux de neurones qui relient différentes zones du cerveau ; un effet similaire peut donc être tout à fait possible. Néanmoins, le bénéfice serait à court terme…

Relance du transit intestinal

Après une intervention chirurgicale, le chewing-gum s’est montré efficace pour remettre en marche le système digestif, limitant les flatulences et accélérant l’émission de selles. Pour cela, il faut s’y prendre à l’avance et mâcher pendant 15 minutes, toutes les deux heures avant l’intervention, ainsi qu’après. Cela a été vérifié pour les césariennes, les interventions chirurgicales sur le côlon comme une colectomie, ou encore au système urinaire et ce aussi bien chez les adultes que chez les enfants. Néanmoins, la durée d’hospitalisation n’en est pas nécessairement réduite pour autant… Ces résultats vont à l’encontre de la pratique habituelle, qui exige que la personne qui va se faire opérer soit totalement à jeun. La crainte étant que le volume ou l’acidité des sucs gastriques ne soit augmentée, donc le risque de vomissement et d’étouffement durant l’anesthésie. Néanmoins, certains considèrent que ce risque n’est pas augmenté par le chewing-gum et préconisent de faciliter la vie des personnes qui vont passer sur le billard en les laissant mâchouiller !

Contre l’acidité gastrique

Les personnes qui présentent du brûlant et des reflux acides ont intérêt à chiquer, car cela provoque une surproduction de salive, basique, qui va diminuer l’acidité dans l’estomac. Contre les « aigreurs » d’estomac, par exemple après un repas copieux, il est donc conseillé de prendre un chewing-gum et de le mâcher pendant environ une demi-heure, histoire d’avoir le temps de faire diminuer le taux d’acidité. Et pour plus d’efficacité encore, il faudrait pouvoir choisir une gomme avec du bicarbonate, ou du carbonate de calcium, mais cela ne se trouve pas à tous les coins de rue…

Plus efficace au boulot ?

Il semble que le fait de mâcher augmente la réactivité, la vivacité d’esprit. Cela s’expliquerait par une meilleure irrigation sanguine de certaines régions du cerveau. Une étude récente (sur seulement 19 personnes… donc peu représentative) montre que ceux qui mâchaient un chewing-gum pendant un exercice demandant des réactions rapides avaient des résultats de 10 % supérieurs aux autres.

D’autres chercheurs ont conclu que le chewing-gum aide à se concentrer plus longuement sur des tâches nécessitant une attention soutenue durant de longues périodes. L’auteur affirme que le chewing-gum améliore le fonctionnement de certaines aires cérébrales impliquées dans la cognition, notamment dans la concentration pour réaliser des tâches visuelles et auditives.

Contre les flatulences

Les chewing-gums qui contiennent des édulcorants peuvent générer chez certains gros consommateurs des flatulences et des ballonnements, étant donné que ces substituts au sucre ne peuvent être décomposés que par les bactéries du côlon qui dégagent du gaz carbonique et du méthane. Une consommation trop régulière des polyols, ces édulcorants naturels comme le xylitol ou le sorbitol, peut aussi provoquer de la diarrhée chez les personnes sensibles. En effet, le xylitol, par exemple, retient l’eau, générant un effet laxatif. C’est également le cas pour le sorbitol.

L’empreinte écologique

S’il présente pas mal de bienfaits, le chewing-gum reste un produit particulièrement polluant. Voyez plutôt :

– 374 milliards de chewing-gums sont produits chaque année.
– La plupart finissent sur les trottoirs ou dans la nature ;
jeté dans la nature, il lui faut 5 ans pour se dégrader ;
pour la seule ville de Londres, le nettoyage des rues coûte quelque 6 millions d’euros ; ajoutez à cette pollution les papiers d’emballage…

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