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Laits infantiles français: la bactérie incriminée semble récidiviste

Le Vif

La contamination de laits infantiles qui a contraint le français Lactalis à rappeler des milliers de tonnes de produits à l’international est probablement due à une bactérie identique à celle qui avait déjà frappé l’usine incriminée en 2005, a indiqué lundi l’Institut Pasteur.

« D’après les analyses, les deux salmonelles, celle de 2005 et de 2017, sont extrêmement proches », a déclaré à l’AFP le bactériologiste Simon Le Hello, confirmant une information de la Revue (française) de l’industrie agroalimentaire (RIA).

M. Le Hello codirige le Centre national de référence salmonelle l’Institut Pasteur à Paris, qui enquête sur cette bactérie ayant contaminé des laits infantiles.

L’usine de Craon (ouest), à l’origine de la contamination, avait déjà été frappée par une salmonelle alors qu’elle appartenait encore à la société Celia, avant d’être rachetée en 2006 par Lactalis.

« On va probablement confirmer, parce que ça reste une hypothèse, que la souche de 2017 dérive de celle de 2005. Et on va s’assurer qu’il n’y a pas eu de cas de contamination très sporadiques entre ces deux dates », a poursuivi le scientifique. Pasteur conserve en effet des souches anciennes qui vont permettre une comparaison.

Le premier groupe laitier français a dû rappeler en décembre toute sa production de laits infantiles de l’usine de Craon depuis février. Le volume des produits concernés par ce rappel se chiffre en milliers de tonnes. Mais le groupe, connu pour sa discrétion (il ne publie pas ses comptes), n’avait pas voulu le préciser.

Une enquête, notamment pour « blessures involontaires » et « mise en danger de la vie d’autrui », a été ouverte dans cette affaire.

M. Le Hello n’a pas souhaité se prononcer sur les éventuels manquements de Lactalis, lui qui est spécialiste de santé humaine.

« Soit il y a eu de rares cas de salmonellose entre 2005 et 2017, soit il n’y en a pas eu et c’est un phénomène réémergent », a-t-il avancé.

La revue RIA évoque un cas similaire, survenu aux États-Unis sur des céréales soufflées, qui selon elle « suggère que des travaux dans l’usine ont pu remettre la bactérie en contact avec le produit ».

Une hypothèse qui concorde avec les propos d’une porte-parole de Lactalis, qui rappelait encore le 3 janvier que les « causes potentielles » de contamination étaient connues, évoquant des « travaux » réalisés au premier semestre 2017.

En 2005, le groupe Celia avait dû procéder à plusieurs rappels de produits successifs.

Au 20 décembre, Santé publique France avait recensé 35 nourrissons atteints de salmonellose en France depuis mi-août, dont 31 ayant consommé un lait infantile de l’usine de Craon. Tous étaient en bonne santé.

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