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La spermidine améliore la santé cardiaque chez les souris

Le Vif

L’administration à des rongeurs d’un composé alimentaire présent dans de nombreux aliments, la spermidine, à permis d’améliorer leur santé cardiovasculaire et de prolonger leur durée de vie, selon une étude publiée lundi.

Dans l’expérience, les souris qui ont bu de l’eau où l’on avait ajouté de la spermidine ont eu moins de dysfonctionnements cardiaques une fois âgées (hypertrophie et insuffisance cardiaques) que les souris du groupe témoin, explique l’article, publié dans la revue scientifique Nature.

Elles ont également eu une durée de vie médiane plus longue: 98 jours de plus chez les souris ayant reçu la molécule tout au long de leur vie et 77 jours chez celles qui ne l’ont reçu qu’à partir de leurs 18 mois.

Les effets cardioprotecteurs de la spermidine sont liés à sa capacité à activer l’autophagie, un processus de nettoyage et de recyclage au sein de la cellule, affirment les auteurs de l’article, dirigés par Guido Kroemer, de l’université Pierre et Marie Curie, à Paris, et Simon Sedej et Frank Madeo, de l’université de Graz, en Autriche.

En effet, chez les souris présentant une déficience génétique de l’autophagie, l’administration de spermidine n’a pas entraîné de bénéfice.

La molécule a aussi montré des effets cardioprotecteurs chez un groupe de rats soumis à un régime riche en sel, en abaissant leur pression artérielle et en améliorant leur fonction cardiaque.

La spermidine – ainsi nommée parce qu’elle a initialement été découverte dans le sperme – est une molécule présente chez tous les êtres vivants, associée à la croissance cellulaire et à la synthèse des protéines, mais son rôle et son mécanisme d’action précis ne sont pas totalement connus.

Elle peut être synthétisée par l’organisme ou absorbée avec la nourriture. On la trouve en particulier dans le fromage affiné, les légumes et les céréales complètes.

Des travaux précédents avaient montré qu’elle augmentait la durée de vie d’organismes moins complexes, comme la levure, la drosophile ou l’ascaris, un ver parasite.

Les auteurs de l’article se sont par ailleurs intéressés à l’éventuel bénéfice de la spermidine chez l’être humain à travers un questionnaire auprès de 800 habitants de la petite ville italienne de Brunico, à la frontière avec l’Autriche.

Après analyse de leur alimentation, il ressort qu’un apport plus élevé en spermidine est corrélé avec un risque moindre d’arrêt cardiaque et de maladie cardiovasculaire, en particulier chez les hommes, et avec une pression artérielle moins élevée, précisent-ils dans la revue.

Des études cliniques plus rigoureuses doivent être conduites pour établir les éventuels bénéfices thérapeutiques d’un apport alimentaire de spermidine, concluent les auteurs.

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