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La sous- et surconsommation médicale sont dangereuses pour la santé

Les autorités et acteurs du secteur de la santé doivent prendre d’urgence des mesures pour éviter la surconsommation médicale autant que la sous-consommation, affirme un groupe de scientifiques dans une série de cinq articles publiée lundi dans la revue médicale britannique The Lancet.

Pas moins de 27 experts internationaux au total ont collaboré à ces articles intitulés « The Right Care Series ». L’enquête a été dirigée par le Lown Institute, un think tank médical basé à Boston.

Les scientifiques ont étudié tant la surconsommation que la sous-consommation des soins de santé dans le monde. La surconsommation entraîne des complications qui auraient pu être évitées et gaspille les ressources. La sous-consommation rend les patients vulnérables à des maladies et des souffrances dont ils auraient pu se protéger.

Ainsi, chaque année, 6,6 millions de césariennes inutiles sont effectuées, dont la moitié en Chine et au Brésil. En Espagne, 26% des prothèses de genou sont inappropriées et, aux Etats-Unis, ce pourcentage grimpe même à 34%. Autre exemple mis en avant dans l’étude: pas moins de 20% des ablations d’utérus ne sont pas justifiées à Taïwan, et 13% en Suisse.

Les auteurs constatent que tant la surconsommation que la sous-consommation sont monnaie courante. Ces deux situations peuvent se produire dans le même pays et pour les mêmes patients. Dans des pays pauvres comme riches, on recourt trop souvent à des technologies bien connues mais qui n’en sont pas moins onéreuses et pas forcément efficaces, alors que des alternatives moins chères et plus efficaces sont négligées. « Les prestations médicales non efficaces ou non justifiées scientifiquement représentent un quart des soins de santé de par le monde », estiment-ils.

Lutter contre la surconsommation permet de dégager des moyens pour contrecarrer la sous-consommation. Quand des soins nécessaires ne sont pas prestés, c’est en effet souvent pour des raisons financières. La surconsommation, quant à elle, se produit généralement quand elle est source de revenus pour certains acteurs.

« La cupidité, les intérêts concurrents et des informations déficientes sont des moteurs universels qui peuvent former un écosystème où de mauvais soins de santé sont délivrés », affirme dans un communiqué Vikas Saini, le président du Lown Institute et principal auteur de la série d’articles. « Les citoyens du monde entier doivent comprendre ces forces en présence s’ils veulent défendre et promouvoir leur sécurité financière, leur intégrité, leur santé et leur bien-être », conclut-il.

Les co-auteurs proviennent d’institutions telles que la Banque mondiale, Harvard, Stanford, Dartmouth et l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).

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