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La solitude est plus dangereuse pour la santé que l’obésité

Marie Gathon
Marie Gathon Journaliste Levif.be

Alors que de plus en plus de personnes vivent seules, que le nombre de divorces ne cesse d’augmenter et que les gens se réfugient derrière leurs smartphones, la solitude monte en flèche dans nos sociétés.

Julianne Holt-Lunstad, professeur de psychologie à la Brigham Young University, a présenté les résultats de deux énormes méta-analyses lors de la convention annuelle de l’American Psychological Association, rapporte le World Economic Forum.

Ses recherches montrent que la solitude pourrait constituer une menace encore plus grande pour la santé que l’obésité. D’autres recherches ont déjà révélé que les risques sont les mêmes que le tabagisme.

« De nombreuses nations du monde suggèrent maintenant que nous sommes confrontés à une »épidémie de solitude » », a déclaré Holt-Lunstad dans un communiqué.

La première des deux méta-analyses comprenait 148 études ainsi que des données sur plus de 300.000 participants. La chercheuse a constaté une réduction de 50% du risque de décès précoce chez les personnes ayant plus d’interactions sociales.

La deuxième analyse comprenait des données sur 3,4 millions de personnes provenant de 70 études. La chercheuse a examiné l’impact de l’isolement social, de la solitude et de la vie seul sur la mortalité. Les trois semblaient augmenter le risque des individus à des niveaux similaires ou supérieurs à ceux de l’obésité.

Les chercheurs estiment que la solitude est mortelle, car elle peut mener à un certain nombre de problèmes, notamment des troubles du sommeil, un niveau élevé d’hormone du stress, une inflammation accrue et une dégradation du système immunitaire. Chacun de ces facteurs conduit à un risque accru de maladie et de lésions mortelles.

La dernière étude AARP Solitude a révélé que 42,6 millions d’adultes âgés de plus de 45 ans souffrent de solitude chronique aux États-Unis. Avec une population vieillissante de baby-boomers, ce nombre devrait augmenter dans les décennies à venir.

Les gens peuvent éviter la solitude en adoptant une approche plus proactive de la socialisation, a déclaré Holt-Lunstad. Au lieu de scroller leur file Facebook, les personnes seules pourraient fréquenter de clubs sociaux ou planifier des rencontres avec leurs voisins. Les médecins peuvent également jouer un rôle pour alerter les patients plus âgés sur les risques de la solitude et offrir des moyens de lutter contre ses effets.

Dans certains cas, les pays qui font face à des épidémies de solitude ont pris des mesures générales pour que les gens se sentent moins seuls. En Angleterre par exemple, les aînés isolés peuvent appeler une hotline, connue sous le nom de Silver Line, pour parler avec quelqu’un pour la durée qu’ils veulent, sur n’importe quel sujet. Le centre reçoit environ 10 000 appels par semaine.

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