Célèbre cliché sur lequel Donald Trump, à peine en poste, signe une série de décrets, dont un s'opposant au financement d'ONG pratiquant l'IVG. © AFP/Saul Loeb

La politique américaine sur l’avortement menace la lutte contre le VIH

Le Vif

Scientifiques et militants ont averti vendredi que la politique des autorités américaines, qui coupe les vivres d’ONG soutenant l’avortement, menace les programmes de lutte contre la propagation du virus VIH.

Suite à un décret approuvé par Washington en mai 2017, les organisations qui fournissent des services ou conseils liés à l’avortement ne reçoivent plus les subventions des fonds publics américains, même si elles financent ces services avec leurs propres fonds.

Ces nouvelles dispositions touchent ainsi les centres de santé qui offrent par exemple des services de dépistage du VIH, tout en proposant ceux sur l’avortement. Cela concerne notamment les fonds accordés par PEPFAR, un programme américain lancé en 2003 par l’ancien président George W. Bush. PEPFAR est aujourd’hui un donateur majeur pour le dépistage et le traitement du VIH dans le monde entier.

Cette nouvelle politique refuse de financer les organisations qui défendent l’avortement, a indiqué Anton Pozniak, le président élu de la Société internationale sur le sida. Ces conditions s’appliquaient déjà aux cliniques de planning familial américaines. « Maintenant, sous l’administration Trump, cela s’applique à presque toutes les aides sanitaires bilatérales dans le monde », a déclaré Anton Pozniak à la presse lors du dernier jour de la 22ème conférence internationale sur le sida à Amsterdam.

Selon lui, « la portée de cette politique a été considérablement élargie et pourrait renverser les progrès » réalisés contre la propagation du VIH, virus causant le sida.

D’après Jennifer Kates, membre de l’association « Kaiser Family Foundation », cette politique risque de toucher « des centaines de bénéficiaires ».

Certaines cliniques ont commencé à réduire leur personnel, et d’autres ont déjà fermé, a expliqué Tikhala Itaye du mouvement de défense des droits des femmes « She Decides ».

De nombreux militants de la conférence estiment que les organisateurs devraient revoir leur décision de tenir la prochaine conférence sur le sida à San Francisco. « Pas de conférence sur le sida dans l’Amérique de Trump », a lancé une coalition qui s’est nommée « Sida 2020 pour tous ». « Le gouvernement américain a banni l’entrée des travailleurs du sexe et des consommateurs de drogues (…) et a refusé des traitements pour les personnes atteintes du VIH en prison », a dénoncé l’organisation dans un communiqué.

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