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La perte du chromosome Y accroît le risque d’Alzheimer chez les hommes

Le Vif

Les hommes dont certaines cellules sanguines ne contiennent plus de chromosome sexuel mâle Y sont davantage sujets à la maladie d’Alzheimer et ont un risque accru de mortalité d’autres causes dont des cancers, selon une étude publiée lundi.

Parue dans l’American Journal of Human Genetics, elle doit être présentée mardi à la conférence annuelle de la Société européenne de génétique humaine, à Barcelone (Espagne).

Cette étude a porté sur plus de 3.200 hommes âgés en moyenne de 73 ans, l’âge des participants variant de 37 à 96 ans.

Environ 17% n’avaient pas de trace du chromosome Y dans certaines cellules sanguines. Les chercheurs ont constaté qu’une majorité d’entre eux avaient déjà reçu un diagnostic d’Alzheimer.

Et, ont ajouté les chercheurs, l’absence du chromosome Y chez ceux n’étant pas atteints de cette dégénérescence cérébrale incurable augmente la probabilité d’un tel diagnostic pendant le suivi de cette étude.

Selon plusieurs recherches antérieures, la perte du chromosome Y touche jusqu’à 20% des hommes de plus de 80 ans. Il s’agit de la mutation génétique la plus fréquente chez les hommes vieillissants.

Pour les auteurs de l’étude publiée lundi, il est possible que la perte de ce chromosome soit liée à une mortalité masculine plus précoce. Car les femmes n’en sont pas porteuses et les hommes ont une espérance de vie moyenne plus courte.

Mais les mécanismes biologiques associant la disparition du chromosome Y à Alzheimer et à des cancers ne sont pas encore totalement éclaircis, ont-il relevé, soulignant que la question se posait également de savoir comment cette disparition était liée à des pathologies dans d’autres organes.

« Les cellules sanguines étudiées jouent un rôle dans le système immunitaire, et le fait qu’elles n’aient plus de trace du chromosome Y soit lié à l’apparition de maladies dans d’autres tissus, est vraiment frappant », a relevé le professeur Lars Forsberg, du département d’immunologie de l’université Uppsala (Suède).

« L’absence de ce chromosome dans ces cellules sanguines paraît leur faire perdre une partie de leurs fonctions immunitaires », a-t-il supputé.

Cette équipe de scientifiques –composée également de chercheurs de France, Royaume-Uni, Canada, Etats-Unis– avait déjà établi dans une précédente étude que fumer accroissait jusqu’à 400% le risque de perdre le chromosome Y.

Selon eux, contrôler la présence de ce chromosome pourrait permettre à l’avenir d’identifier les hommes ayant un risque accru de développer certains cancers et Alzheimer, et de faire tôt les analyses nécessaires à leur détection.

js/elm

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