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L’immunothérapie, nouvelle option thérapeutique pour les patients atteints du cancer

L’immunothérapie, qui vise à mobiliser les défenses immunitaires du patient contre sa maladie, s’ajoute désormais à la chimiothérapie et à la thérapie ciblée comme traitements contre le cancer en Belgique, s’est réjoui mardi la société biopharmaceutique Bristol-Myers Squibb. D’ici trois ans, quelque 10.000 patients atteints du cancer auront accès à cette nouvelle méthode de traitement.

« 2016 a été l’année de la percée de l’immunothérapie en Belgique grâce au remboursement du traitement du mélanome. 2017 sera l’année de la généralisation de cette thérapie révolutionnaire », prédit la société biopharmaceutique.

La ministre fédérale de la Santé, Maggie De Block (Open Vld), avait annoncé mi-décembre le remboursement de l’immunothérapie pour trois types de cancer (le cancer du poumon, le cancer du rein et la maladie de Hodgkin). Elle avait même court-circuité la commission de remboursement de l’Inami (qui met en moyenne un an à se décider), accélérant de facto le processus. Le médicament sera donc disponible un an plus tôt que d’ordinaire, immédiatement après l’enregistrement auprès de l’Agence européenne des médicaments.

D’ici trois ans, environ 10.000 patients pourront bénéficier de cette thérapie dite « prometteuse ».

« Grâce à l’immunothérapie, les patients ont désormais accès à une excellente alternative aux traitements standards. Une étude révèle des résultats impressionnants pour les patients: une meilleure qualité de vie et jusqu’à trois fois plus de chances de survie à long terme, en fonction de l’histologie de la tumeur, qu’avec la chimiothérapie », a commenté le professeur Johan Vansteenkiste, oncologue thoracique à l’hôpital universitaire de Louvain.

Depuis le mois d’avril 2016, le remboursement de l’immunothérapie était déjà effectif pour les malades du mélanome. Aujourd’hui, la combinaison de deux immunothérapies différentes (la thérapie combinée de nivomulab et iplimumab) est également remboursée pour le mélanome avancé. « Les études ont montré que le mécanisme complémentaire de l’action des deux immunothérapies offre une efficacité supérieure à celle de l’un ou l’autre agent utilisé séparément », explique-t-on.

Le professeur Jean-Pascal Machiels, oncologue médical à l’Institut Roi Albert II de Bruxelles, souligne que la recherche continue: « Les spécialistes doivent dorénavant apprendre à gérer d’autres effets secondaires. Les toxicités qu’on risque de voir apparaître avec ces traitements sont en effet très différentes de celles qu’on constate avec les chimiothérapies par exemple. C’est clairement une petite révolution dans la prise en charge des patients. » L’immunothérapie ne fonctionne toutefois pas avec toutes les tumeurs et chez tous les patients, précise-t-il toutefois.

Grâce à ce nouveau traitement rendu accessible à de nombreux malades, la Belgique s’inscrit en précurseur dans l’immunothérapie en Europe. Selon Paul Lacante, le directeur médical de Bristol-Myers Squibb Benelux, c’est le « début de l’ère de l’immunothérapie, véritable alternative médicale aux traitements traditionnels, à la chimiothérapie et la radiothérapie ». Et de conclure en citant Winston Churchill: « This is not the end. It is not even the beginning of the end. But it is, perhaps, the end of the beginning » (Ce n’est pas la fin. Ce n’est même pas le début de la fin. Mais c’est, peut-être, la fin du commencement).

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