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Journée internationale du sommeil : dormir avec un smartphone ou un objet connecté, une bonne idée ?

Caroline Lallemand
Caroline Lallemand Journaliste

De nombreuses applications pour smartphones et d’autres objets connectés s’invitent sous la couette et proposent d’analyser les cycles de sommeil des dormeurs. Cette intrusion est-elle bénéfique ou néfaste à nos nuits ? On fait le point sur la question.

Le sommeil, parlons-en. Petit ou gros dormeur, sommeil de bébé ou vrai insomniaque, nous ne sommes pas tous égaux au moment de nous glisser sous la couette et de sombrer facilement (ou pas) dans les bras de Morphée.

Le sommeil est bel et bien le nouvel enjeu connecté comme l’a démontré le dernier CES de Las Vegas. Des applications de suivi de sommeil (Sleep Time, Sleep Rate, Sleep Cycles, Sleep better, Sleep Bot…) pullulent à l’heure actuelle, tout comme des « trackers » de sommeil plus ou moins sophistiqués (Sleeptracker, Polar Flow, Jawbone Up, Fitbit One, Misfit Shine,…). Ils permettent d’analyser les différents cycles d’une nuit et de définir le moment le plus propice pour se réveiller frais comme un gardon.

Certaines fonctionnalités permettent de voir si la consommation de café ou d’alcool ainsi que les activités physiques et le taux de stress de la journée peuvent avoir une influence sur la qualité du sommeil. S’il est, dans un premier temps, ludique et intéressant de savoir comment les cycles d’une nuit sont répartis, ces statistiques ne permettent pas en soi d’améliorer la qualité du sommeil, à part être incité à avoir ses 7 ou 8 heures de repos réparateur. Ces nouveaux gadgets technologiques qui s’invitent au lit seraient d’ailleurs plutôt néfastes à nos douces nuits, selon l’avis des médecins.

Effet de garde et sommeil malmené

Le psychiatre et psychanalyste Alberto Eiguer met en garde sur le site de L’Express : « Le mobile est un appareil perturbateur dans la chambre qui marque un sérieux retour en arrière« . Selon lui, on est reparti au Moyen Age, période où la chambre servait à tout : on y mangeait, on y recevait les amis, on y travaillait…

« Avec son iPhone dans la chambre, on est constamment en alerte« , commente à son tour la neurobiologiste Joëlle Adrien, présidente du conseil scientifique de l’Institut national du sommeil et de la vigilance (INSV) en France. Elle parle d’un « effet de garde »: « Le sommeil est très malmené, car ça va peut-être sonner« . Et même si la plupart de ces applications analysant le sommeil fonctionnent en mode avion, l’utilisateur n’arriverait pas à atténuer cette sensation de connexion permanente avec son téléphone.

Ajoutons à cela la nuisance produite par la lumière blanche bleutée émise par le portable. « C’est une lumière non seulement à proscrire avant l’endormissement, explique la neurobiologiste, mais qui perturbe aussi l’horloge biologique lorsqu’elle réveille pendant le sommeil« .

Autre donnée : le portable diffuse des ondes électromagnétiques. Il est, à l’heure actuelle, encore discuté dans le monde scientifique si ces ondes sont nocives pour la santé, des études récentes incitent toutefois les utilisateurs à la prudence.

Conclusion : mieux vaut encore s’offrir un bon réveil classique à poser sur sa table de chevet, en désactivant le wifi et en éteignant tous les smartphones et tablettes qui polluent la chambre à coucher. L’idéal étant même de leur interdire totalement l’accès à cette pièce de la maison destinée uniquement au repos. Autre solution s’il on n’arrive vraiment pas à faire chambre à part avec ses écrans : activer le mode avion pour éviter d’être perturbé pendant la nuit par les nombreuses notifications d’emails et d’activités en ligne.

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