Insuffisance cardiaque: « On va devoir faire face à une épidémie de cette maladie chronique évolutive »

L’insuffisance cardiaque est une maladie assez méconnue. Dans le cadre des Journées européennes de l’insuffisance cardiaque, le centre hospitalier régional de la Citadelle, à Liège, organise ce lundi une journée de sensibilisation à cette pathologie méconnue aux symptômes qui paraissent souvent anodins.

Cette initiative vise à sensibiliser le grand public à cette maladie méconnue, notamment grâce à l’appui de ‘Mon coeur entre parenthèse’, la seule association de patients insuffisants cardiaques en Belgique. « Dans notre pays, 200.000 patients souffrent d’insuffisance cardiaque et 15.000 nouveaux cas sont détectés chaque année », explique le Dr Pierre Troisfontaines, cardiologue à la Citadelle. « On va devoir faire face à une épidémie de cette maladie chronique évolutive, provoquée par l’incapacité du coeur à assurer sa fonction de pompe.L’objectif de cette journée est de mieux sensibiliser le public pour prévenir l’épidémie et faire en sorte que la maladie soit reconnue ».

Si l’insuffisance cardiaque est peu connue du public, c’est parce que les symptômes paraissent anodins: fatigue, pieds gonflés, essoufflements. La maladie détectée, le patient peut être stabilisé et voir sa qualité de vie s’améliorer. « Cette maladie requiert une prise en charge disciplinaire qui n’est toujours pas financée par les pouvoirs publics », déplore Pierre Troisfontaines.

L’association ‘Mon coeur entre parenthèses’ vise à offrir une visibilité aux personnes qui souffrent de cette maladie de manière générale mais aussi auprès des autorités publiques. « Le but est de faire connaître et reconnaître la maladie », explique Josiane Goffoy, membre active de l’association. Cette femme, diagnostiquée il y a trois ans, a participé à une formation à la réanimation cardiaque, à des ateliers cuisine, à une formation de gestion du stress. « Cela m’aide à accepter ma maladie. Je me sens moins coupable… Être insuffisant cardiaque est difficile à vivre car cela ne se voit pas. Les gens ont un peu de mal à l’accepter. Je vis au ralenti, je suis vite épuisée. J’ai dû arrêter de travailler car je n’y arrivais plus. Et je ne pourrai jamais recommencer. La vie se dégrade quoi qu’il arrive. On nous prolonge, mais on ne va pas vers un mieux », regrette-t-elle.

Vingt-cinq hôpitaux belges participent aux Journées européennes de l’insuffisance cardiaque et prévoient diverses actions d’ici au 17 mai.

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