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Hygiène hospitalière: 105 établissements du pays passés au crible

L’Institut scientifique de santé publique (ISP) publie mardi, pour la première fois, une évaluation de l’hygiène au sein de 105 établissements de soins du pays.

Il ressort notamment que le staphylocoque doré résistant à l’antibiotique méticilline (MRSA) est en forte diminution, pointe l’ISP, qui salue aussi le respect des recommandations pour l’hygiène des mains. Le document met par contre en exergue des manquements et des disparités entre les Régions.

L’un des points forts du rapport est « la diminution constante de l’incidence » des infections cliniques à staphylocoque doré « résistant à la méticilline (MRSA) », puisqu’elle a été divisée par trois en dix ans.

Au total, 105 hôpitaux (12 à Bruxelles, 39 en Wallonie et 54 en Flandre) ont fourni des données concernant l’hygiène dans leurs services. Ces données, datées de 2013, ont ensuite été classées par l’ISP sur base de trois indicateurs: l’organisation (existence d’un plan stratégique en hygiène hospitalière etc.), les moyens et effectifs investis en hygiène hospitalière ainsi que l’indicateur action. Ce dernier évalue la surveillance des infections et les audits réalisés dans les hôpitaux. Pour chacun des indicateurs, des disparités apparaissent entre les Régions.

Concernant l’indicateur « organisation », à peine quatre hôpitaux sur dix mentionnent l’existence d’un plan stratégique en hygiène hospitalière (HH) intégré dans le plan stratégique de l’hôpital, dont seulement 5 en Wallonie sur les 39. De plus, près de 20 hôpitaux ont un score d’organisation faible, avec un problème davantage marqué à Bruxelles (environ 40%). Ce faible score concerne à Bruxelles le centre hospitalier universitaire Saint-Pierre (3/6), l’institut Jules Bordet (2/6), l’Hôpital Universitaire des Enfants Reine Fabiola (Huderf) (1/6) et les hôpitaux Iris Sud (2/6). En Wallonie, le centre hospitalier du bois de l’Abbaye et de Hesbaye à Seraing (2/6), le CHR de Verviers (3/6), le centre hospitalier régional de Namur (2/6), la clinique de Bouge (1/6), le centre hospitalier régional du Val de Sambre (2/6), la clinique Notre-Dame de Grace de Gosselies (2/6), les cliniques du sud-Luxembourg à Arlon (2/6) et le centre hospitalier de la haute Senne à Soignies (3/6) sont concernés. Quatre hôpitaux flamands obtiennent également un faible score pour cet indicateur.

12 hôpitaux à Bruxelles, 39 en Wallonie et 54 en Flandre

Les indicateurs de moyens sont quant à eux « assez bons ». Cependant, un hôpital sur trois n’a pas un référent en HH par service, et dans un hôpital sur 5, « la quantité de travail effectivement prestée par un médecin en HH est inférieure à la quantité effectivement financée ». Plusieurs hôpitaux obtiennent un score inférieur à la moitié. En région bruxelloise, il s’agit de l’Institut Jules Bordet (3/7), l’Huderf (3/7) et les cliniques de l’Europe (3/7). En Wallonie, le groupement hospitalier liégeois ISoSL (cliniques du Val d’Or et Péri) obtient 3/7 pour cette catégorie et le centre de santé des Fagnes 3/7. Le score d’une dizaine d’hôpitaux en Flandre oscille aussi entre 2 et 3/7. Il apparaît encore que le nombre d’heures de formation en HH varie fortement entre les hôpitaux, ainsi que le nombre de participants.

Pour l’indicateur « action » (surveillance des infections et audits), une trentaine d’hôpitaux obtiennent un score « bas », dont une majorité en Wallonie. Pour cette Région, les moins bons résultats touchent le grand hôpital de Charleroi (9/20), le centre hospitalier de l’Ardenne (9/20), l’Intercommunale Hospitalière Famenne-Ardenne-Condroz (Ifac) (4/20), le CHR clinique St-Joseph – hôpital de Warquignies (8/20) et le centre hospitalier de la Haute Senne (8/20).

Plusieurs établissements hospitaliers obtiennent un score moyen à faible pour les trois indicateurs. C’est le cas à Bruxelles et en Wallonie par exemple pour l’Huderf (1/6, 3/7 et 9/20), l’Ifac (4/6, 4/7 et 4/20), les hôpitaux Iris Sud (2/6, 5/7 et 11/20), les cliniques de l’Europe (4/6, 3/7 et 8/20), le centre de santé des Fagnes (4/6, 3/7 et 10/20), le CHR clinique St-Jospeh – hôpital de Warquignies (4/6, 4/7 et 8/20) et la clinique Reine Astrid de Malmedy (4/6, 4/7 et 11/20). Au nord du pays, il s’agit par exemple du Regionaal ziekenhuis St-Trudo de Saint-Trond, de Sint-Maria à Hal ou de Sint-Maarten à Malines.

A contrario, les scores de plusieurs hôpitaux sont élevés pour les trois catégories, comme Brugmann (5/6, 7/7 et 17/20), l’hôpital Erasme (idem), la clinique Saint-Pierre d’Ottignies (5/6, 7/7 et 16/20), les cliniques universitaires UCL (6/7, 6/6 et 18/20) ou encore le Centre hospitalier de Wallonie picarde à Tournai (5/6, 6/7 et 16/20).

A noter que quelques corrections ont été apportées par différents hôpitaux en 2015 à la suite « d’erreurs manifestes d’encodage », qui ne sont pas toutes intégrées au rapport national publié mardi.

A la suite de cette publication, l’ISP formule des recommandations, comme « l’intégration du plan stratégique en hygiène hospitalière dans le plan stratégique des hôpitaux » et le développement d’audits de processus. Il faut aussi encourager la participation à la surveillance des infections dans les unités de soins intensifs les sites opératoires.

L’exercice sera réitéré chaque année afin de mesurer l’évolution en matière d’hygiène.

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