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Huit idées reçues sur les enfants démenties par la science

Le Vif

Il existe quelques mythes tenaces sur la grossesse. Et les jeunes parents sont submergés de conseils sur les soins et l’éducation à apporter à leur enfant. Si tant de gens prétendent quelque chose, faut-il pour autant les croire ?

Dans son livre intitulé « Zoete kinderen eten geen suiker » (Les enfants sages ne mangent pas de sucre), Ionica Smeets, professeur en communication scientifique à l’Université de Leiden, infirme les idées reçues sur l’éducation et la grossesse à l’aide de la science.

1. « La plupart des enfants ressemblent à leur père »

La logique derrière ce mythe, c’est que la mère est certaine que son enfant est le sien. Et de cette façon, le père voit sa paternité confirmée. Une étude italienne démontre qu’on souhaite surtout voir des ressemblances avec les membres de sa famille. Cela explique peut-être pourquoi une majorité de parents pensent que leur enfant ressemble le plus à son père. Cela peut être une stratégie de la mère. Il suffit qu’elle clame haut et fort à quel point l’enfant ressemble à son père, que tout le monde la croie.

2. « Le rose, c’est pour les filles »

Il y a une théorie qui veut que les femmes aiment le rose et d’autres couleurs vives parce qu’elles cueillaient les fruits durant la préhistoire. C’est de là que viendrait leur préférence innée pour le rose. Il est probable que cette explication soit absurde. Une étude récente prouve que la préférence pour le rose n’est pas innée, mais qu’elle vient plus tard. À partir de deux ans, les petites filles optent plus souvent pour le rose, et les garçons se mettent à éviter cette couleur. C’est vers cet âge que les enfants se mettent à réaliser qu’il y a une différence entre les filles et les garçons. Il semble donc que la prédilection pour le rose soit acquise. Les filles aiment le rose dès qu’elles réalisent qu’elles sont une fille et qu’elles apprennent que c’est l’apanage de leur sexe. L’inverse aurait pu se produire et avant la Seconde Guerre mondiale c’était d’ailleurs le cas. Le rose était pour les garçons parce que c’est une couleur forte et prononcée.

3. « Les mères qui allaitent perdent plus vite du poids »

Une étude brésilienne révèle que les mères qui donnent le sein perdent effectivement plus de poids, mais la différence est moins d’un demi-kilo par mois d’allaitement. En outre, l’étude n’analyse pas les différences entre les groupes. Il est possible que les mères qui allaitent mangent plus sainement. Une étude américaine révèle que l’allaitement entraîne une perte de poids différente. L’énergie nécessaire pour le lait maternel provient de la graisse du ventre et des cuisses. À ces endroits-là, les mères qui allaitent maigrissent un peu plus, contrairement à leur bras par exemple. Selon ces chercheurs, après six mois, il n’y avait pas d’écart entre la perte de poids de mères qui donnent le biberon et celles qui allaitent. Il existe de nombreux autres examens qui montrent que les femmes qui donnent le sein ne maigrissent pas plus rapidement.

4. « Le sucre rend les enfants hyperactifs »

Il n’y a pas la moindre preuve que le sucre excite les enfants. Ce mythe est probablement né en Amérique durant la Seconde Guerre mondiale. Il y avait un manque de sucre et l’état diffusait toutes sortes d’informations négatives pour diminuer l’envie de la population. Et il y a toujours des gens qui croient que le sucre rend hyperactif. À tort. Bien entendu, cela ne signifie absolument pas que vous pouvez gaver votre enfant de sucre.

5. « Les enfants uniques sont plus gâtés »

L’image de l’enfant unique malheureux existe depuis plus de 100 ans et on la doit principalement au psychologue Granville Stanley Hall. En 1896, il a rassemblé des exemples d’enfants uniques asociaux et en échec. Il en a conclu qu’être enfant unique était une maladie. Sa conclusion se base sur quelques exemples, et non sur une étude décente. Alors que les recherches confirment à chaque fois qu’il n’y a presque pas de différences entre les enfants uniques et les enfants qui ont des frères et soeurs. En moyenne, ils sont à peu près aussi sociables, solitaires ou gâtés. Les différences qu’il y a sont très réduites.

6. « Les dents qui percent sont à l’origine de fièvre et de diarrhée »

Les balivernes à propos des dents qui percent sont très anciennes. Il y a plus de deux mille ans, le Grec Hippocrate écrivait déjà que les enfants dont les dents percent souffrent de démangeaisons, de fièvre, de convulsions et de diarrhée. Les trois quarts des parents croient toujours que la poussée dentaire s’accompagne de fièvre et de diarrhée alors les études sur le sujet démontrent que c’est inexact.

7. « Les mathématiques ne sont pas pour les filles »

Ici, les préjugés jouent un rôle important. Les enseignants ne se révèlent pas très objectifs. Quand les professeurs corrigent des tests de maths anonymes, les garçons et les filles s’en sortent aussi bien. Mais quand les enseignants jugent les tests pourvus de noms, les garçons bénéficient systématiquement d’une cote plus élevée en mathématiques que les filles. En plus, les filles sont fort influencées par le stéréotype qu’elles sont nulles en maths. Et cela commence à l’école primaire, avant même les cours de mathématiques. Selon les scientifiques, il n’y a pas de distinction innée entre le talent en maths de garçons et de filles. Le psychologue W.A. Wagenaar a écrit pour rire qu’il n’y a qu’une seule façon de tester honnêtement si les garçons sont meilleurs en mathématiques. Il faudrait élever un groupe d’enfants qui ne savent pas eux-mêmes s’ils sont un garçon ou une fille. Ils seraient aveugles à tous les préjugés. Malheureusement, c’est évidemment impossible.

Extrait de: « Zoete kinderen eten geen suiker · en andere opvoedfabeltjes die door de wetenschap zijn ontkracht », par Ionica Smeets. ISBN: 9789057124679, Nieuwezijds et Epo Distributie.

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