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Enfermer son enfant qui ne veut pas dormir, une bonne idée?

Le Vif

Les enfants ont parfois du mal à trouver le sommeil. Ce qui a souvent de conséquences sur le sommeil de leurs parents. Aux États-Unis, de plus en plus de médecins conseillent d’enfermer les enfants la nuit. Une solution efficace ou de la maltraitance ?

Récemment, le quotidien The New York Times publiait un article intitulé « Our Sleep Training Nightmare » au sujet d’une mère dont la fille ne dort pas depuis des années. Elle a consulté plusieurs médecins qui lui ont prodigué des conseils différents, mais l’un d’entre eux revenait chaque fois : enfermez-la dans sa chambre la nuit. Après avoir longuement hésité, la mère a essayé. Avec des résultats très douloureux : « Ma fille hurle toute la nuit, elle écrit ‘je regrette’ sur des petits papiers et les glisse sous sa porte. Je me sens empoisonnée. Tous ces médecins pourraient-ils se tromper ? »

Apprendre à dormir eux-mêmes

Le professeur Stijn Verhulst, spécialiste du sommeil à l’UZ d’Anvers trouve également que c’est « une stratégie douteuse ». Tous les jours, il reçoit des parents désespérés parce que leur enfant dort mal depuis des mois ou des années. « Il y a différentes façons de résoudre ce problème, mais je n’enfermerais pas un enfant. Cela peut l’angoisser, et particulièrement les enfants plus âgés. Et cela me paraît dangereux : imaginez qu’un incendie se déclare la nuit. » En revanche, il trouve qu’on peut obliger un enfant à rester dans sa chambre et à le laisser pleurer. « Cependant, comme pour la plupart des parents il est contre nature de ne pas consoler un enfant hystérique, je conseille de rester chaque fois un peu plus longtemps parti (une minute, deux minutes, trois minutes…) et de ne se rendre que brièvement dans la chambre, trente secondes maximum. Lui montrer que vous êtes toujours là, mais ne pas s’installer près de votre enfant, le sortir du lit, lui donner à boire… Si vous faites cela, vous aurez rapidement des comportements inadéquats. « Souvent, il y a des années qu’ils s’installent à côté du lit de leur enfant, jusqu’à ce qu’il finisse par s’endormir. Alors, on travaille par étapes : dans un premier temps, les parents s’asseyent à côté de l’enfant sans le toucher, après une semaine ils éloignent un peu leur chaise. Ils font ça de nouveau pendant une semaine avant de s’asseoir à la porte. Jusqu’à ce que l’enfant soit capable de s’endormir seul. »

Stefanie Van den Broeck

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