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En Belgique, être pauvre est mauvais pour la santé

Marie Gathon
Marie Gathon Journaliste Levif.be

L’information n’est pas neuve : disposer de peu de moyens financiers nuit à la santé. Une nouvelle étude de la mutualité Solidaris vient appuyer cette réalité en sortant quelques nouveaux chiffres.

Notre système de sécurité sociale ne suffit pas à combler les inégalités en matière de santé, affirme Solidaris. Les personnes issues des milieux les plus pauvres de moins de 65 ans ont un taux de mortalité deux fois plus élevé que celles des milieux les plus aisés, affirme l’étude basée sur les données des affiliés de la mutualité socialiste rapportée par la RTBF.

Plus le niveau revenu est bas et plus le taux de mortalité augmente, constate-t-on. « Pour une population de 150.000 personnes, il y a 402 décès parmi les personnes précarisées contre 174 décès parmi les personnes les plus nanties, c’est 2.3 fois plus ».

L’étude montre aussi un lien entre handicap et niveau social. Il y a ainsi plus de personnes porteuses de handicaps dans les couches défavorisées de la population. L’étude constate qu’il y a 3.2 fois plus de handicapés parmi les plus défavorisés que parmi les plus nantis. On ne part pas non plus avec les mêmes chances puisque, dès la naissance, ce pourcentage est déjà deux fois plus élevé.

Les maladies chroniques sont également plus présentes chez les populations les plus vulnérables sur le plan financier. C’est surtout vrai pour les cas de diabète. Ainsi, les diabétiques sont deux fois plus nombreux chez les pauvres que chez les riches.

La santé mentale n’est pas en reste puisque les personnes précarisées sont 2.6 fois plus hospitalisées dans des services psychiatriques que les plus riches. Une tendance qui se serait accrue depuis la crise de 2008, lors de laquelle les plus pauvres ont davantage souffert.

Si le facteur héréditaire et l’environnement ont beaucoup d’influence sur notre santé, notre mode de vie joue également un rôle déterminant. On constate que les personnes précarisées prennent moins soin d’elles et de leur santé. Les plus précaires sont ainsi moins nombreuses (33%) à se souvenir des messages de santé publique, en matière d’alimentation saine par exemple.

Les plus pauvres ont également tendance à moins se faire dépister, pour les cancers du sein et du col de l’utérus par exemple. Les campagnes sur la contraception semblent également avoir moins d’impact sur cette catégorie de la population. On observe 7.5 fois plus de grossesses précoces parmi les groupes sociaux défavorisés. La contraception n’est cependant pas la seule explication à ces grossesses. Les professionnels observent notamment chez ces jeunes un désir d’enfanter pour combler une faille dans leur vie affective.

Conséquence logique, les personnes les plus pauvres sont aussi celles qui sont le plus souvent hospitalisées. Leurs séjours à l’hôpital sont également plus longs, selon Solidaris.

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