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Des signes de propension à l’alcoolisme dès la maternelle

Stagiaire Le Vif

Le tempérament d’un enfant avant l’âge de cinq ans permettrait de déterminer sa propension à consommer de l’alcool à l’adolescence, révèle une étude américaine.

Une étude parue dans la revue Alcoholism : Clinical and Experimental research établit une corrélation entre la personnalité d’un enfant lors de ses premières années et sa surconsommation d’alcool à l’adolescence. Les experts en psychologie de l’Université de Virginie révèlent que des dérives alcooliques sont perceptibles dès le plus jeune âge.

Le professeur Danielle Dick et son équipe ont mené une enquête sur base de données statistiques britanniques. Pendant plusieurs années, ils ont étudié les traits de caractère de plus de 12.000 enfants pendant leurs 69 premiers mois ainsi que leur consommation ou surconsommation d’alcool à l’âge de 15 ans.

Les racines de l’alcoolisme

Les experts constatent que deux types de tempérament présentent un risque élevé de surconsommation : l’instabilité émotionnelle et la forte sociabilité dès le plus jeune âge. Danielle Dick souligne que « les types de personnalité de l’enfance qui laissent entrevoir une certaine manière de consommer de l’alcool sont très différents et sans véritable corrélation, ce qui montre qu’il y a des chemins très différents qui mènent au même comportement vis-à-vis de l’alcool, des chemins qui émergent très tôt dans la vie ». Cette étude insiste sur le rôle déterminant de l’expérience de vie dans le rapport à l’alcool.

Les psychologues affirment par ailleurs que l’enfant très sociable court plus de risques de tomber dans l’alcoolisme à l’adolescence que l’enfant avec un comportement émotionnel problématique. « Cela souligne le fait que boire durant l’adolescence est avant tout un phénomène de société. Cela ne veut pourtant pas dire que c’est moins problématique ; nous savons que la consommation d’alcool de beaucoup d’adolescents est dangereuse et peut mener vers de nombreuses conséquences négatives », ajoute Danielle Dick, co-auteur de l’étude.

Présager avec exactitude que les enfants deviendront des adolescents dépendants à l’alcool reste inconcevable. Mais ces constatations pourraient néanmoins permettre d’intensifier les efforts de prévention.

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