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Des scientifiques mettent en garde contre une « surdité sélective »

Va-t-on se retrouver avec une génération de sourds ? Selon un expert américain, l’homme perd son oreille originelle à cause du brouhaha permanent.

Kurt Fristrup, qui a étudié le niveau sonore dans près de 90 parcs nationaux américains, tire la sonnette d’alarme sur l’importance de préserver notre ouïe originelle. Celle-ci nous vient de nos ancêtres qui pour leur survie devaient repérer leurs ennemis. Or nos oreilles seraient de moins en moins capables de percevoir les bruits de la nature, car avec l’évolution, et l’augmentation des volumes sonores qui l’accompagne, on filtre de plus en plus les sons. « Suite au brouhaha qui nous entoure, on a de plus en plus tendance à porter des écouteurs et des casques pour assourdir le bruit qui nous entoure afin de créer l’illusion que l’on est au calme » selon l’expert. Du coup on perd également la capacité à repérer les menaces qui nous entoure, comme le trafic , mais aussi à entendre les bruits que produit la ville et qui ne devraient pourtant pas être négligés.

Fristrup est surtout inquiet que les jeunes qui visitent les parcs nationaux n’entendent plus tout ce que la nature a à leur offrir. Cette surdité sélective est un réel problème selon lui, car « on se conditionne à ne plus tenir compte des informations que nous fournissent nos oreilles. »

De plus en plus de bruit

Durant les dix dernières années, le US National Park Service a étudié le niveau sonore dans près de 600 endroits à travers les États-Unis. Pas un de ces endroits n’échappait à une certaine pollution sonore liée à l’activité humaine engendrée notamment par les avions, les voitures ou les bateaux. Afin de créer un modèle sonore pour toute l’Amérique, Fristrup a combiné les niveaux sonores des différents parcs nationaux à des données issues d’environnement urbain. Selon cette modélisation, le niveau sonore va augmenter plus vite que la population et va même doubler tous les trente ans.

L’effet relaxant du gargouillis d’une cascade

À côté de ces prédictions guère réjouissantes, Fristrup insiste aussi sur l’effet apaisant que peuvent avoir les bruits issus de la nature. Comme le stipule une étude effectuée par le scientifique Derrick Taff de la Pennsylvania State University, le chant des oiseaux, le gargouillis d’une cascade où le souffle du vent dans les feuilles sont bénéfiques pour la santé. Si on n’arrive pas à expliquer pourquoi les sons de nature sont si relaxants, Fristrup soupçonne que l’apaisement provient du fait qu’après des millénaires d’évolution ces bruits d’une nature calme sont associés à un endroit sûr.

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