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Des députés plaident en faveur d’une évaluation en profondeur de la loi sur l’euthanasie

Une évaluation en profondeur de l’application de la loi sur l’euthanasie en Belgique est nécessaire, ont estimé mercredi plusieurs députés membres de la commission Santé publique de la Chambre lors d’une séance où était entendue la Commission fédérale de contrôle et d’évaluation de l’euthanasie (CFCEE). Celle-ci avait publié en octobre dernier son rapport bisannuel, sur les années 2014-2015, dans lequel il est apparu que près de 4.000 déclarations avaient été comptabilisées et que leur nombre avait augmenté moins rapidement que durant les deux années précédentes.

Plusieurs députés ont plaidé pour un débat sociétal sur l’esprit de la loi. Celle-ci n’a encore jamais été évaluée en profondeur en 14 ans. Se pose dès lors la question de savoir si elle est toujours adéquate.

La Commission sur l’euthanasie elle-même est partisane d’une étude transversale interuniversitaire sur les décisions médicales qui ont abouti à une euthanasie, à la manière dont celles-ci ont été construites et à la façon dont les médecins appréhendent la question de la fin de vie. « On aurait dès lors une image allant au-delà des statistiques et beaucoup plus fidèle de la réalité de cette thématique », a expliqué l’avocate Jacqueline Herremans.

Une telle démarche permettrait également peut-être d’expliquer la différence entre le nombre de dossiers concernant des patients francophones (20%) et ceux de néerlandophones (80%) sur les années 2014-2015, suggère-t-elle. Les éléments compris dans les déclarations d’euthanasie que reçoit la CFCEE ne permettent en effet pas de tirer de conclusions en la matière.

Jacqueline Herremans a également relevé que le problème de l’euthanasie était pris plus directement en compte au nord du pays, notamment dès les cours lors des études supérieures. C’est d’ailleurs l’une des recommandations de la CFCEE pour les années à venir.

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