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De plus en plus d’enfants de moins de 5 ans souffrent de diabète

Caroline Lallemand
Caroline Lallemand Journaliste

De plus en plus de jeunes enfants souffrent de diabète de type 1. Chez les enfants de moins de 5 ans, on observe même une hausse de 5,4 % sur base annuelle.

Le diabète de type 1 est une maladie auto-immune. L’organisme qui en souffre ne produit plus d’insuline et les cellules du corps n’assimilent dès lors plus les glucides (le sucre), les fruits et les pâtes.

Les patients qui souffrent de cette maladie doivent, plusieurs fois par jour, se faire des injections d’insuline ou porter une pompe à insuline. Quelque 40.000 Belges souffrent de ce type de diabète. Même si ce nombre n’augmente pas de manière spectaculaire, on observe toutefois ces derniers temps que les malades sont de plus en plus jeunes.

En Europe, le nombre de jeunes âgés de moins de 15 ans souffrant du diabète de type 1 a augmenté de 3,9% en un an. En Belgique, de 3,7%. « Cela signifie qu’annuellement, environ 300 enfants en dessous de 15 ans contractent le diabète (un sur 6000)« , explique Guy Massa, endocrinologue pédiatrique de l’hôpital Jessa d’Hasselt dans les colonnes du Morgen. Dans la tranche des 10-14 ans, le nombre de nouveaux patients augmente de 2,9%, chez les 5-9 ans, de 4 ,3 %. L’augmentation la plus importante est observable chez les 0-4 ans, elle est de l’ordre de 5,4%. « Si cette tendance se confirme, entre 2005 et 2020, il y aura deux fois plus d’enfants de moins de 5 ans souffrant de diabète de type 1« , constate le docteur Kristina Casteels, spécialisée en diabète chez les enfants et les adolescents.

Cette augmentation des cas de diabète chez les plus jeunes n’est pas encore clairement expliquée. «  A l’heure actuelle, on ne sait pas encore exactement quels sont les déclencheurs de la maladie et la raison pour laquelle elle touche maintenant les plus jeunes « , déclare Frederik Muylle de l’Association belge du diabète.

u0022u003cemu003eIl s’agit d’une maladie auto-immune sur laquelle nous n’avons pas de contrôle. On n’en souffre pas parce qu’on a une mauvaise hygiène de vie.u003c/emu003eu0022

Une autre explication vient du fait que la cause de la maladie n’est pas encore claire. L’hérédité joue un grand rôle. « Le risque dans la population est de 4 sur 1000. Mais si vous avez une mère, un père, une soeur ou un frère qui souffre de diabète, le risque passe alors de 4 sur 100 », explique Casteels. Le facteur génétique n’est cependant pas le seul à prendre en compte. Parmi tous les nouveaux patients touchés, 90% n’ont aucun proche qui souffre de la maladie. Des facteurs environnementaux sont aussi incriminés. Plusieurs théories existent. Un manque de vitamine D pourrait jouer un rôle dans le développement de la maladie, vu que le diabète de type 1 est plus fréquent dans les pays nordiques où il y a moins de lumière. Une autre hypothèse est l’excès d’hygiène. Nous sommes en effet de moins en moins en contact avec des germes, et notre système immunitaire réagit différemment qu’auparavant. Notre propre corps va ainsi attaquer ses propres cellules. D’autre part, certaines infections virales pourraient influencer le développement du diabète de type 1.

« Si nous pouvions arriver à une conclusion, nous pourrions agir préventivement, mais ce n’est hélas pas possible » conclut l’endocrinologue Guy Massa. Le docteur Casteels, de son côté, insiste sur le fait que le diabète de type 1 ne doit pas être confondu avec le diabète de type 2. « Il s’agit d’une maladie auto-immune sur laquelle nous n’avons pas de contrôle. On n’en souffre pas parce qu’on a une mauvaise hygiène de vie. » Des idées fausses circulent en effet souvent sur le fait que cette maladie est causée par une consommation excessive de sucreries et trop peu d’exercice physique.

Quelque 800.000 Belges souffrent de diabète de type 2. L’organisme dans ce cas produit encore de l’insuline, mais dysfonctionne. Les causes de cette maladie sont principalement l’excès de poids et le manque d’exercice physique, mais tout comme le diabète de type 1, l’hérédité joue aussi un rôle important. On prescrit à ces personnes qui souffrent de diabète de type 2 des médicaments, un changement de régime alimentaire et du sport. Dans certains cas, ils doivent aussi recevoir des injections d’insuline.

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