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Dans quels pays les citoyens sont-ils les plus actifs?

Olivia Lepropre
Olivia Lepropre Journaliste au Vif

Des scientifiques américains ont collecté des données à l’échelle mondiale à partir des smartphones pour analyser et comparer le taux d’activité.

Pour cette étude publiée dans la revue Nature, l’université de Stanford a analysé les chiffres minute-par-minute équivalents à 68 millions de jours, provenant des données anonymes de 700.000 personnes utilisant Argus, une application qui surveille l’activité physique de son possesseur. Le chiffre moyen obtenu par les scientifiques est de 4.961 pas quotidiens. En haut du classement, on retrouve Hong Kong, avec environ 6.880 pas par jour. Les moins actifs sont les Indonésiens avec seulement 3.513 pas quotidiens. La Belgique se retrouve plus ou moins au milieu du classement.

Dans quels pays les citoyens sont-ils les plus actifs?
© Capture d’écran « Nature »

Scott Delp, professeur de bio-ingénierie et l’un des chercheurs, a déclaré que cette étude était « 1000 fois plus grande que toute étude antérieure sur le mouvement humain. Il y a eu des enquêtes de santé merveilleuses, mais notre nouvelle étude fournit des données provenant de davantage de pays, couvre plus de personnes et suit l’activité des gens de façon continue« . Pour lui, cela ouvre la voie à de nouvelles manières d’exercer la science, à une échelle beaucoup plus grande que ce qui a été fait auparavant.

Inégalités et obésité

En dehors de l’aspect quantitatif de la recherche, les auteurs de l’étude affirment que les résultats donnent d’importantes indications qui pourraient changer la santé des gens. En soi, ce n’est pas le nombre de pas qui importe ici, mais bien ce qu’ils appellent « l’inégalité des activités« . Comprenez par-là, la différence entre les plus actifs et les plus paresseux.

Plus l’inégalité d’activité est grande, plus les taux d’obésité sont élevés. Tim Althoff, un des chercheurs, confirme : « Par exemple, la Suède avait l’un des plus petits écarts entre les grandes et les petites activités… elle avait aussi l’un des taux d’obésité les plus bas« . Autre exemple : les Etats-Unis et le Mexique ont un taux de pas quotidiens plus ou moins similaire, mais les USA ont une inégalité d’activité et des taux d’obésité plus élevés que leurs voisins.

Autre fait surprenant révélé par l’étude : l’inégalité d’activité peut en partie être expliquée par la différence entre les femmes et les hommes. Dans les pays avec une faible inégalité et un faible taux d’obésité, hommes et femmes sont actifs à des degrés similaires. Mais dans les pays à forte inégalité, les femmes sont moins souvent actives. Jure Leskovec, qui fait également partie de l’équipe, explique : « Lorsque l’inégalité d’activité est plus grande, l’activité des femmes diminue de manière plus spectaculaire que chez les hommes« . La relation qui lie inégalité et obésité peut donc affecter davantage les femmes.

Des villes qui bougent

Comment, en connaissant ces résultats, remédier à un manque d’activité chez certains et, par extension, contribuer à la lutte contre l’obésité ? Les chercheurs de Stanford avancent une piste. Comparant plusieurs villes américaines, ils ont découvert que des villes favorables aux piétons, comme New York ou San Francisco, avaient une « aptitude à la marche » plus élevée. Le recours à la voiture était en revanche plus régulier pour contourner des villes avec une faible « aptitude à la marche », comme Houston ou Memphis. Selon les chercheurs, concevoir des villes où la marche est plus facile, évidente et encouragée permettrait de favoriser une plus grande activité physique.

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