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Consommer des aliments ultratransformés provoque des maladies digestives

Marie Gathon
Marie Gathon Journaliste Levif.be

Les scientifiques font aujourd’hui le lien entre l’alimentation industrielle et un certain nombre de maladies digestives, rapporte Le Monde.

En février déjà, le British Medical Journal publiait une étude prouvant le lien entre alimentation industrielle et cancer. Cette fois, les denrées ultratransformées sont accusées de causer des troubles gastro-intestinaux, comme le syndrome du côlon irrité, selon une étude publiée dans l’American Journal of Gastroenterology.

Aliments ultratransformés : de quoi parle-t-on ?

Aujourd’hui, les aliments industriels représentent 25 % à 50 % de l’alimentation totale de la population occidentale, selon l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses).

Les aliments industriels ont été classés par des scientifiques en quatre groupes en fonction de leur niveau de transformation.

Les aliments non ou peu transformés sont des aliments restés à leur état naturels et qui ont parfois été lavés, triés, broyés, séchés, fermentés, congelés, mais sans ajout d’aucune substance.

Les ingrédients culinaires transformés sont les aliments extraits de produits naturels qui servent pour cuisiner ou assaisonner et faire cuire les aliments bruts tels que le beurre, l’huile d’olive, le sucre, le sirop d’érable, le miel, le sel, etc.

Les aliments transformés sont des produits assez simples fabriqués à partir de produits bruts auquel on ajoute des substances assez simples comme du sel, du sucre, du vinaigre ou de l’huile. Le but étant de prolonger la durée de conservation des aliments. Il s’agit donc des légumes en conserve, des bocaux de légumineuse, des boites de poisson, de cornichons au vinaigre, du fromage, du vin, de la bière, etc.

Les aliments utratransformés comprennent une large gamme de produits : les barres chocolatées, les biscuits, les boissons sucrées, les petits pains emballés, les soupes déshydratées, les plats préparés surgelés ou prêts à l’emploi, la charcuterie industrielle, etc. Les aliments qui contiennent un grand nombre d’additifs, de colorants, d’édulcorants et de conservateurs entrent également dans cette catégorie ainsi que tout ce qui contient quelque chose en plus qu’un simple apport de sel.

Ce que dit l’étude

Via une plateforme santé, les chercheurs ont interrogé 33.343 participants qui ont répondu a au moins trois questionnaires par jour sur internet. Il s’agissait principalement de femmes (76,4%) dont l’âge moyen était de 50,4 ans.

En moyenne, les aliments utratransformés représentaient 16 % du volume global du bol alimentaire des personnes interrogées. En matière de calories, cet apport représentait un tiers des calories journalières.

Les personnes consommant le plus d’aliments industriels sont les jeunes vivants seuls, ayant de faibles revenus, un indice de masse corporelle plus élevé et un niveau d’activité physique plus faible.

Parmi les participants, 10,5 % souffraient du syndrome du côlon irritable. « Cette étude suggère une association entre la consommation de ces aliments et cette pathologie », note le docteur Julia. Une augmentation de la consommation de ces aliments est également corrélée à un risque plus élevé d’être touché par ces troubles.

L’étude démontre donc que consommer ce genre de produits augmente l’apport énergétique total. En consommant des produits industriels ultratransformés, on absorbe plus de glucides, plus de graisses saturées et plus de sel.

Le syndrome du côlon irritable touche 10 à 15 % de la population. Les symptômes de cette maladie sont des malaises, des sensations douloureuses au ventre, des diarrhées ou de la constipation. « Ce sont des troubles digestifs très fréquents, pour lesquels on ne retrouve pas de pathologie organique, mais qui provoquent un inconfort digestif régulier », explique la docteur Chantal Julia de l’université Paris-XIII, qui a coordonné les travaux.

On ne le répétera jamais assez : pour une alimentation saine, mieux vaut privilégier les aliments bruts et la cuisine maison.

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