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Comment gérer ses émotions au travail

Celine Bouckaert
Celine Bouckaert Journaliste au Vif

À en croire le site américain Monster.com, plus de huit employés sur dix ont déjà éclaté en sanglots au travail. Dans près de la moitié des cas, leurs larmes sont provoquées par leur boss ou leurs collègues.

Même si les émotions sont souvent taboues au boulot, et dans certains pays tels que le Japon encore bien plus qu’en Occident, elles sont inévitables puisque propres à l’être humain. En une journée de travail, on peut aussi se retrouver en proie à diverses émotions, positives ou négatives telles que la joie, la tristesse, la colère ou encore la déception.

Est-ce une bonne idée ou non de laisser libre cours à ses émotions au travail ? Faut-il laisser couler ses larmes en cas d’échec ou exploser de colère face à un collègue qui nous énerve prodigieusement ? Le quotidien De Morgen a posé la question à des spécialistes.

Apaiser les tensions

Pour Mieke Riedinga, spécialiste en coaching, il est important de ne pas se montrer trop dur envers soi-même si l’on est envahi par ses émotions. Les exprimer permet d’apaiser les tensions un peu et de mieux gérer le problème. Elle rappelle également que personne n’est le centre de l’univers, et que même si l’on est gêné(e) d’avoir laissé libre cours à ses émotions au travail, on peut généralement partir du principe que les autres employés sont davantage préoccupés par leurs problèmes que par votre crise de larmes.

Professeur en psychologie à l’Université d’Amsterdam spécialisée en émotions, Agneta Fischer souligne que si l’on s’en prend à un(e) collègue, il est important de critiquer un comportement spécifique et non à la personne elle-même. « Si vous attaquez la personne, les gens se sentent blessés dans qui ils sont. C’est beaucoup plus difficile à réparer », dit-elle au Morgen.

Finalement, Reidinga conseille de se donner l’espace nécessaire pour cadrer ses émotions. Ainsi, il peut être plus efficace de se promener le matin avec son chien que de s’installer à son ordinateur dès sept heures du matin. Cela laisse le temps de réfléchir et de savoir comment réagir.

Méfiance à l’égard de son supérieur

Si exprimer ses émotions de temps à autre est une bonne chose, il faut tout de même un peu se méfier quand on s’adresse à son supérieur, et particulièrement si l’on est en colère. Gerben van Kleef, professeur en psychologie sociale, explique que le pouvoir est inversement proportionnel à l’empathie au Morgen.

« Mettons, un patron est responsable de cent employés. Chacun de ses employés a le temps d’aller pleurer auprès du patron, mais lui n’a pas le temps de laisser pleurer tous ses employés. On n’a tout simplement pas le temps d’écouter les soucis de tout le monde. Cela sape la motivation d’être attentif aux émotions des autres. »

Aussi Van Kleef conseille-t-il de ne pas se mettre en colère face à une personne plus puissante, car la fureur est généralement interprétée comme un reproche. S’il est déconseillé d’exploser de colère face à son supérieur hiérarchique, il est tout de même important de communiquer ouvertement son ressenti, surtout en cas de décision importante, de manière à l’informer ce qui ne va pas.

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