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Cinq défis que le secteur de la santé devra relever en 2015

Caroline Lallemand
Caroline Lallemand Journaliste

Des bactéries super résistantes, l’épidémie Ebola qui, malgré les apparences, ne faiblit pas, le réchauffement climatique qui menace une partie de la population,…En 2015, l’humanité devra faire face à d’importants enjeux de santé. En voici cinq majeurs.

A quoi s’attendre en 2015 dans le domaine de la santé ? « Malheureusement, nous n’avons pas de boule de cristal pour prédire l’avenir, mais nous pouvons quand même avancer quelques enjeux qui prédomineront en 2015 dans le secteur de la santé« , répondent à cette question la journaliste Julia Belluz et le professeur Steven Hoffman d’Harvard sur le site américain VOX. En voici cinq majeurs.

1. La résistance des bactéries bientôt plus mortelle que le cancer

« La résistance de plus en plus forte des bactéries représente un réel danger pour la santé publique » a déjà prévenu la ministre de la Santé Maggie De Block (Open VLD). « Le Belgique reste un mauvais élève quant à l’utilisation des antibiotiques, nous sommes à la sixième place au niveau europée », a-t-elle ajouté. La ministre, qui est aussi médecin, rappelle que les antibiotiques sont seulement efficaces lors d’infections bactériennes et non virales comme la grippe, un refroidissement ou une bronchite. Depuis 2000, la consommation d’antibiotiques a baissé de 36% en Belgique, mais cette baisse a stoppé depuis 2006-2007. L’utilisation d’antibiotiques a alors augmenté de 5,6 pour cent dans les hôpitaux de 2007 à 2013. Selon des évaluations, en Europe, 25 000 personnes meurent chaque année à cause d’infections qui résistent de plus en plus aux médicaments. Et plus on prescrit d’antibiotiques, plus ils perdront de leur force.

2. L’hystérie autour du virus Ebola est terminée, à tort

2014 a vécu la plus importante épidémie d’Ebola de tous les temps. Selon une récente évaluation de l’OMS, le virus a déjà coûté la vie à 7.905 personnes et plus de 20.200 ont été infectées. La (sur)-médiatisation de la maladie est à présent retombée, mais l’épidémie fait pourtant encore et toujours des ravages en Afrique. Ebola n’a pas que des conséquences médicales, elle nuit aussi fortement aux économies des pays touchés, comme la Guinée, le Liberia ou la Sierra Leone. Des personnes ont perdu leur travail, les enfants sont tenus à l’écart des écoles, et une pénurie de nourriture se fait ressentir. Entretemps, des scientifiques du monde entier s’activent en laboratoire pour mettre au point un vaccin, qui devrait voir le jour dans le courant de l’année 2015.

3. La date butoir des Objectifs du Millénaire pour le Développement est arrivée, et maintenant ?

En l’an 2000, les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) ont été établis par tous les pays du monde et par toutes les grandes institutions mondiales de développement. Il comprenait huit objectifs de grands enjeux humanitaires, et parmi ceux-ci, la réduction de l’extrême pauvreté et de la mortalité infantile, la lutte contre plusieurs épidémies, dont le SIDA, l’accès à l’éducation, l’égalité des sexes, et l’application du développement durable. L’ONU s’est engagé à travailler avec les gouvernements, la société civile et les différents partenaires pour exploiter la dynamique dégagée par les OMD. Maintenant que la date butoir de 2015 est arrivée, un nouveau programme ambitieux pour l’après-2015 a été dévoilé. A suivre de près donc.

4. Le réchauffement climatique nuit à la santé

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Le réchauffement de la planète n’a pas que des effets dévastateurs sur l’environnement, il nuit aussi à la santé. Des périodes fréquentes de canicule intenses sont à prévoir dans les 40 prochaines années. Ces chaleurs amenuisent la résistance des personnes qui vivent dans la pauvreté ainsi que les personnes âgées, qui risquent de souffrir de déshydratation. A cause de la mauvaise qualité de l’air, des problèmes respiratoires vont aussi augmenter. Des maladies tropicales comme la dengue ou le chikungunya seront plus fréquentes et cela, partout dans le monde. En décembre aura lieu à Paris un sommet du climat qui est comparé à celui de Kyoto, les experts mettent beaucoup d’espoir dans ce sommet et les décisions qui y seront prises.

5. Les tests cliniques mieux répertoriés

C’est un fait bien connu du monde médical, mais qui ne filtre pas toujours : de nombreux résultats de recherches ne sortent pas du cercle des scientifiques, car ils ne correspondent pas aux attentes du secteur pharmaceutique ou qu’ils ne semblent pas utiles aux chercheurs eux-mêmes. Ces recherches ne sont donc jamais connues du grand public. C’est la raison pour laquelle le département de santé publique américain a décidé récemment que les chercheurs qui menaient des tests cliniques devaient les encoder dans la plus grande banque de données mondiale (clinicaltrials.gov) dans les trois semaines qui suivent le premier test sur un patient. Médecins et chercheurs doivent aussi faire un résumé de leurs méthodes et leurs résultats, quels qu’ils soient. Une initiative similaire est prise en Europe également. Ce processus prendra du temps pour être adopté par toutes les parties concernées – régulateurs, communauté scientifique, universités, médias, secteur pharmaceutique – mais il est prometteur dans l’échange des données et dans l’avancée de la recherche clinique.

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