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Chiens et chats protègent-ils de l’obésité ?

Une étude canadienne affirme que côtoyer nos chiens et chats dans la toute petite enfance, influence notre microbiote, et notamment la quantité de bactéries liées à l’obésité. Mais association ne veut pas toujours dire lien de cause à effet…

Notre microbiote est composé d’une multitude de bactéries dont on commence seulement à connaître l’utilité. Une étude établit un lien entre la quantité de deux types de bactéries, Ruminococcus et Oscillospira, dans le microbiote d’enfants et les contacts qu’ils ont eus avec des chiens et des chats lorsqu’ils avaient 3 à 4 mois.

Les 746 enfants étudiés ont été suivis entre 2009 et 2012 et leurs selles ont été analysées. Plus de la moitié de ces enfants avaient été en contact avec un chien ou un chat durant leurs 3 premiers mois et/ou leur mère durant le dernier trimestre de grossesse. Il en ressort que quel que soit le mode d’accouchement, l’impact de ces animaux de compagnie était significatif sur les taux de présence de ces deux bactéries. Ainsi, le fait d’être en contact avec un chien ou un chat augmentait de 3 fois la proportion de Ruminococcus et de 2.5 fois le taux d’Oscillospira, entre autres bactéries. Une étude ayant démontré précédemment que les obèses présentent moins de Ruminococcus et d’Oscillospira dans leur intestin que les non-obèses, une certaine presse – à la chasse au clic sur internet – en a vite déduit un lien de cause à effet.

Conclusion hâtive…

 » Précisons d’abord qu’aucune étude n’a à ce jour démontré que donner ces bactéries aurait un impact sur l’obésité… En fait, Ocsillospira n’a jamais été cultivée. Il s’agit donc chaque fois bien de corrélation « , confirme le Pr Patrice Cani, chercheur au Louvain Drug Research Institute de l’UCL. Il ne s’agit pas des seules bactéries liées à l’obésité, soit dit en passant.  » En effet, nous avons trouvé des liens entre Akkermansia et l’obésité et démontré expérimentalement sa grande efficacité.  »

Ce qu’il faut tirer comme conclusion correcte de cette étude ?  » Que la présence de ces animaux est associée à une flore intestinale plus riche dans certains types de bactéries. Et que les personnes obèses présentent des taux différents dans leur microbiote de certaines souches de ces bactéries impliquées dans l’obésité. Rien de plus, car le lien de cause à effet doit encore être établi ! « , confirme Patrice Cani. Mais si cela peut convaincre certains jeunes parents de ne pas vouloir se débarrasser de leur animal de compagnie dès que bébé arrive, c’est déjà ça !

CARINE MAILLARD

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