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Cancer : les avantages des nouveaux traitements sur mesure

Les nouveaux traitements « sur mesure » du cancer présentent certains avantages par rapport à la chimiothérapie, souligne dans un rapport publié jeudi le Centre fédéral d’Expertise des Soins de santé (KCE). Ce dernier a examiné, avec le Centre du Cancer de l’Institut scientifique de Santé publique (ISP), des tests de « Next Generation Sequencing », qui analysent plusieurs gènes en même temps.

La médecine personnalisée, également appelée « thérapie ciblée », consiste à administrer des médicaments « sur mesure », qui bloquent les « étapes du développement du cancer provoquées » par les mutations de l’ADN dans les cellules. Les médicaments donnés à l’issue de ce « diagnostic compagnon » sont souvent plus efficaces que la chimiothérapie, soutient le KCE.

Là où la plupart des tests ADN ne détectent qu’un seul gène porteur de mutation, les nouvelles technologies de « Next Generation Sequencing »(NGS) offrent la possibilité d’une analyse de plusieurs gènes à la fois. Ces tests NGS sont surtout utilisés dans des centres très spécialisés de traitement du cancer, pour voir si un patient peut recevoir un traitement particulier.

Mais des hôpitaux ont, eux aussi, commencé à investir, car les appareillages et les tests deviennent plus abordables. Face à l’apparition des tests NGS, le KCE et le Centre du cancer de l’ISP se sont penchés sur leur qualité et leur coût. Les résultats montrent que les tests sont utiles, mais doivent « s’accompagner de garanties de qualité ». Il est aussi nécessaire que les résultats soient repris par le Registre du cancer, « pour estimer l’incidence des différentes mutations ».

Cependant, l’utilisation de ces tests au quotidien pourrait mettre à jour des mutations non détectées jusque-là, ce qui pose de nouvelles questions. Par exemple, « si on identifie dans des cellules d’un cancer de l’intestin une mutation que l’on ne connaissait jusque-là que dans les cancers du poumon », les oncologues « peuvent-ils utiliser chez ce patient le médicament utilisé dans le cancer du poumon, même sans preuves de son efficacité dans le cancer de l’intestin ? », s’interroge le KCE. Autre constat: ces traitements ciblés sont « très onéreux ».

« Il faut donc s’assurer que seuls les patients réellement susceptibles d’en bénéficier les reçoivent », conclut le rapport. Le KCE plaide pour que l’Inami tienne compte de la fiabilité et de la qualité des tests lorsqu’il décide de la rembourser ou non, ce qui n’est pas encore le cas.

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