Cancer de l’ovaire: les recommandations du KCE pour une meilleure prise en charge

Le cancer de l’ovaire occupe la cinquième place sur la liste des causes de décès par cancer chez les femmes. Chaque année, environ 900 femmes sont touchées en Belgique par ce cancer gynécologique.

En vue d’améliorer la qualité des soins pour cette maladie, le Centre fédéral d’Expertise des Soins de Santé (KCE) a élaboré, en collaboration avec des cliniciens et le Collège d’Oncologie, des recommandations cliniques pour le diagnostic, le traitement et le suivi du cancer de l’ovaire, sur base des études scientifiques les plus récentes. Le Collège d’Oncologie et les associations professionnelles scientifiques seront chargés de la mise en oeuvre de ces recommandations.

« Les étapes suivantes consisteront à développer des indicateurs de qualité pour l’ensemble de la prise en charge de ce cancer, puis à envoyer aux prestataires de soins un feedback sur leurs résultats afin de les inciter à prendre les mesures spécifiques nécessaires », indique le KCE dans un communiqué publié vendredi. Pour aider au diagnostic lors d’un cancer au stade débutant, le KCE recommande notamment de mieux faire connaître aux gynécologues belges les modèles prédictifs, sortes de checklists qui combinent les différents éléments de diagnostic. Ce type de modèle peut aider le professionnel à déterminer par exemple si un kyste découvert au niveau de l’ovaire est bénin ou malin. Lors d’un cancer au stade avancé, il est crucial, selon le KCE, de retirer chirurgicalement toutes les métastases visibles.

« On peut aussi décider d’administrer une partie de la chimiothérapie avant l’intervention, pour réduire le cancer et avoir plus de chances de tout retirer. Une laparoscopie ou une imagerie par résonance magnétique peuvent apporter des éléments d’information complémentaires pour guider ce choix », indique le centre d’expertise des soins de santé qui précise que si cette étape est effectuée de façon très soigneuse, elle peut augmenter considérablement l’espérance de vie.

Enfin, pour surveiller l’apparition de rechutes, le KCE conseille de procéder par dosages réguliers d’un marqueur tumoral dans le sang. « Si le taux du marqueur augmente, cela peut être le signe d’une rechute. Dans ce cas, il est cependant déconseillé d’administrer tout de suite une nouvelle chimiothérapie: il est en effet démontré que cela n’augmente pas les chances de survie et même que cela diminue la qualité de vie. Ce n’est qu’au cas où des symptômes apparaissent, comme des douleurs abdominales, une perte d’appétit ou une perte de poids, qu’une nouvelle chimiothérapie doit être entamée », souligne le KCE. L’institution rappelle en outre qu’il est de première importance que la patiente soit correctement informée, avant toute intervention, sur les différentes options possibles et leurs conséquences, et qu’elle puisse exprimer ses préférences.

Depuis plusieurs années, le Centre fédéral d’Expertise des Soins de Santé plaide pour la mise sur pied d’un système de qualité intégral pour les soins en cancérologie. Dans ce cadre, des indicateurs de qualité ont déjà été développés pour les cancers du sein, de l’oesophage, de l’estomac, du rectum, des testicules et, tout dernièrement, du poumon.

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