© REUTERS/Benoit Tessier

C½ur artificiel : la société Carmat autorisée à poursuivre les essais

Stagiaire Le Vif

La société Carmat a annoncé mercredi la possibilité de « recruter » trois nouveaux patients pour l’implantation d’un organe bioprothétique.

Suite au décès le 2 mars dernier du premier bénéficiaire de ce coeur artificiel, 75 jours après l’implantation à l’hôpital européen Georges Pompidou à Paris, la poursuite d’une telle expérience novatrice devenait compromise. Il s’agissait de Claude Deny âgé de 76 ans et malade depuis dix ans. De son côté, le concepteur et développeur avait émis le voeu de maintenir son programme « d’essais de faisabilité ».

Ce mercredi, Carmat a annoncé sur son site l’approbation du comité de protection des personnes, du comité de sécurité ainsi que les autorités réglementaires pour reprendre ses activités. Sont concernés quatre patients « au pronostic vital engagé à brève échéance ».

La société française avait souligné en mars que le critère de succès retenu pour ces premiers essais était la « survie à 30 jours » des patients et qu' »avec 74 jours de survie », la première implantation était « probante ». Le Pr Alain Carpentier, père de cette prothèse témoigne dans le JDD « le coeur s’est arrêté brusquement. Il y a eu un court-circuit. Cela a entraîné un arrêt cardiaque identique à celui que peut présenter un coeur naturel pathologique ».

Des mesures complémentaires ont été mises en place pour poursuivre l’essai « dans les meilleures conditions de sécurité », selon Marcello Conviti, le directeur général de Carmat.

En Belgique, les cardiologues suivent de près cette évolution. Le Dr Yves Ernst, cardiologue à Arlon estime que c’est déjà un bon progrès. « Nous manquons cruellement de greffons. (Le nombre de greffons disponibles n’est pas élevé car la plupart provienne des accidentés de la route dont le nombre de victimes a considérablement baissé grâce aux campagnes de prévention. Ndlr.) Jusqu’à deux personnes sur trois peuvent décéder si l’on ne trouve pas de coeur à transplanter » juge-t-il, sans disposer de chiffres exactes.
« Même si ça ne concerne qu’un nombre insignifiant de bénéficiaires et que l’espérance de vie reste faible, contrairement à un coeur naturel, cet organe artificiel, unique au monde, peut représenter une bonne alternative. Le chemin est encore long à parcourir puisque la taille volumineuse de l’appareil ne peut convenir, pour le moment, qu’à des hommes au thorax large, de sorte à laisser de la place aux poumons » conclut-il.

Le coeur artificiel Carmat offre un nouvel espoir aux malades souffrant d’insuffisance cardiaque terminale, cependant le don d’organes demeure vital pour les plus vulnérables.

R.B (St.)

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